UNIVERSITE LUMIERE LYON 2
INSTITUT DE PSYCHOLOGIE
ECOLE DOCTORALE DE SCIENCES COGNITIVES
THESE
Pour l’obtention du grade de Docteur de l’Université Lumière Lyon 2
Discipline : Psychologie Cognitive
Le 20 décembre 2002
PROCESSUS COGNITIFS ET PERENNISATION DE L’ACOUPHENE
Co-Directeurs de thèse :
Pr. Olivier Koenig & Dr. Sylviane Chéry-Croze
JURY
Professeur Jean-Claude Bougeant
Docteur Sylviane Chéry-Croze
Professeur Lionel Collet
Professeur Farid El Massioui
Professeur Bruno Frachet (Rapporteur)
Professeur Olivier Koenig
Professeur Christian Lorenzi (Rapporteur)

A mes parents et mes grands-parents
A Séverin et Nicolas
A Cyrille, mon mari, mon petit coin de paradis

Remerciements

Au Ministère de l’Education Nationale, de la Recherche et de la Technologie, pour son soutien financier accordé pendant trois ans à la recherche des processus cognitifs impliqués dans la pérennisation de l’acouphène ; à la Région Rhône-Alpes pour le prix accordé pour continuer ces recherches dans un laboratoire à l’étranger.

Je tiens ensuite à remercier toutes les personnes, acouphéniques ou non, qui se sont gentiment prêtées à mes expériences parfois difficiles, parfois longues. Sans elles, cette thèse n’aurait été qu’une vue de l’esprit ! Ma gratitude toute particulière va aux patients qui m’ont longuement fait part de leur expérience d’acouphéniques, dévoilant parfois leurs souffrances, et qui m’ont aidé à rester ouverte et humble.

Je remercie sincèrement le Professeur Christian Lorenzi pour avoir accepté d’être rapporteur de ma thèse, pour l’intérêt qu’il y a porté ainsi que pour son analyse critique et détaillée.

Je remercie aussi le Professeur Bruno Frachet d’avoir spontanément accepté d’être rapporteur de ma thèse et d’avoir pris le temps d’en faire une lecture analytique approfondie.

Je remercie beaucoup le Professeur Lionel Collet pour m’avoir accueillie au sein de son laboratoire et pour m’avoir suivie et éclairée de ses conseils et critiques pendant ces trois années.

Je remercie le Professeur Olivier Koenig de m’avoir permis de faire cette thèse et de m’avoir donné la possibilité d’ouvrir mes horizons de recherche après mon DEA.

Un merci particulier à Jean-Claude Bougeant pour sa gentillesse, sa disponibilité et son encadrement à mes débuts, pour m’avoir permis de me lancer dans la recherche, ainsi qu’à Farid El Massioui pour ses précieux conseils et ses “coups de pouce” providentiels.

Je veux aussi dire toute ma profonde reconnaissance à Sylviane pour son soutien, son amitié, ses conseils. Je la remercie de m’avoir diriger humblement, d’avoir partager ses doutes et ses certitudes sur la recherche, de m’avoir donner de l’élan et de l’enthousiasme pour le travail avec les acouphéniques, malgré les moments difficiles… bref, pour tous les aspects, tant techniques et qu’humains de ma thèse.

Je tiens à remercier tous les étudiants, de maîtrise ou de DEA, qui m’ont précieusement aidée, par leurs interrogations naïves (!) et par le temps passé sur certaines expériences.

Un grand merci à Jean-François Vesson et à Catherine Porteix pour leur aide dans le recrutement des patients.

Merci au Docteur Christine Poncet pour sa gentillesse et son accueil chaleureux au sein de l’hôpital Avicenne.

Merci à Olivier Robin et à Laurie de l’INSA de Lyon, pour leur collaboration et leur aide précieuse sur l’étude du SNA, merci à Evelyne Vernet-Maury et au Professeur Dittmar pour avoir permis cette collaboration.

Merci à tous les membres du laboratoire « Neurosciences et Systèmes Sensoriels », particulièrement aux nanas de l’équipe Jourdan (!) pour leur bonne humeur et leurs conseils échangés au cours des déjeuners, à tous les membres de l’équipe Audition qui m’ont supportée et écoutée pendant ces trois années, et aux filles des soirées filles (!). Je pense tout particulièrement (et dans le désordre) à Carole, Nath, Anne (Didier), Brigitte (Paulignan), Jean-Pierre (Royet), Niko, Barbara, Jean-Marc, Hung, Mat (Docteur avant moi !), Gaet, Bas, Béné bien sûr, Damien, Géraldinounette et Céline.

Merci à tous les membres de laboratoire « Etude des Mécanismes Cognitifs » qui ne m’ont pas oubliée même si j’étais loin (!) et qui m’ont toujours soutenue, surtout Brigitte, Gaël, Sandrine, Fred, Sabine, Nathalie et Isabelle (Tapiero).

Merci à mes parents, toute ma famille (Sév, Nico, Danielle et Jean-Pierre, papi et mamies), à mes amis et amies (Hélène bien sûr et toujours Nath, Géraldinounette et Carole) pour m’avoir si souvent écoutée tour à tour m’enthousiasmer, me plaindre et m’angoisser à propos des mêmes choses, et pour m’avoir toujours entourée d’affection, encouragée et aidée dans mes entreprises. Merci en particulier papa qui m’a donné le goût de la recherche et maman le goût de la psychologie !

Enfin, merci à Cyrille, mon mari, ma flamme, mon petit coin de paradis, sans qui rien n’est possible et aux côtés de qui tout est facile…

Liste des principales abréviations

Résumé

L'acouphène consiste en la perception de bruits dans une oreille, les deux, ou encore dans la tête, en l'absence de toute stimulation extérieure correspondante. Comme tout stimulus constant, ce signal fait normalement l'objet d'une adaptation se traduisant par une habituation des réactions du patient à celui-ci, puis, de sa perception même. Ceci s’observe dans environ 75 % des cas, mais, pour les autres, des processus de sensibilisation s'opposent à cette habituation.

Les travaux de cette thèse visaient à identifier certains au moins des facteurs cognitifs qui, chez ces 25%, contrarient le processus normal d'habituation. Dans ce but, nous avons recherché la possibilité pour l’acouphène 1/ d’engendrer des modifications de l’organisation cérébrale fonctionnelle, 2/ de favoriser la détection et le traitement du signal de l’acouphène à travers une focalisation de l’attention sur lui 3/ d’être entretenu par un renforcement de son caractère aversif suite à des biais de négativité dans le traitement des stimulations auditives environnementales. Les données ont été recueillies chez des patients acouphéniques, des sujets soumis pendant les tests à une stimulation simulant un acouphène et des contrôles sans acouphène.

Nos résultats apportent des arguments en faveur de l’existence, chez ces patients, d’une réorganisation des fonctions auditives du langage ainsi que d’une focalisation attentionnelle sur l’oreille portant l’acouphène, perturbant le déplacement et l’engagement de l’attention. En revanche, la présence de réactions exacerbées aux stimulations auditives émotionnelles négatives n’a pas été démontrée chez les patients invalidés par leur symptôme.

Les résultats rapportés dans cette thèse viennent conforter les modèles d’acouphènes dans lesquels le système nerveux central, par l’intermédiaire de ses sous-systèmes responsables 1/ des traitements auditifs et 2/ des mécanismes attentionnels, joue un rôle déterminant pour le devenir, pathologique ou non, du symptôme.