1.2.1.c Discordance entre les lésions des cellules ciliées internes et externes

Les données cliniques montrent que des agents traumatiques comme le bruit ou les drogues ototoxiques entraînent des dégâts cochléaires, débutant leur action sur la partie basale (codant les hautes fréquences) de la membrane basilaire et affectant en premier les CCE puis les CCI. Par conséquent, sur une membrane basilaire en partie abîmée, il co-existe des zones comportant des CCE et des CCI totalement endommagées et d’autres régions dont les CCE sont endommagées alors que les CCI demeurent intactes. A ce niveau, le couplage entre la membrane tectoriale et les CCE n’est plus assuré, ce qui affecte sérieusement les propriétés mécaniques de l’organe de Corti et peut provoquer l’excitation permanente des CCI si l’affaissement de la membrane tectoriale est important. Le système nerveux central serait alors incapable de différencier cette activité pathologique d’une situation normale de stimulation et l’interpréterait comme un son. D’après Jastreboff (1996), le dommage discordant entre les CCE et CCI constituerait le type d’acouphène le plus répandu.