4.1.2 Asymétrie hémisphérique du traitement émotionnel

Des études ont été menées chez des patients qui ont subi des lésions ou des maladies limitées à un seul hémisphère ; le résultat principal qui ressort de celles-ci concerne la différence de tonalité affective des perturbations observées selon le côté affecté. Davidson (1995) rapporte une série d’observations effectuées sur des patients ayant subi un accident vasculaire cérébral : si la lésion est localisée dans la partie antérieure de l’hémisphère gauche, les malades présentent des symptômes dépressifs avec une fréquence élevée, tandis que, lorsque l’hémisphère droit est altéré, les individus apparaissent apathiques et de bonne humeur sans raison particulière. Des résultats obtenus après injections unilatérales d’amytal sodique (méthode Wada, Wada & Rasmussen, 1960) montrent qu’une inactivation de l’hémisphère gauche produit un effet dépressif subséquent, alors qu’une inactivation identique de l’hémisphère droit provoque un sentiment d’euphorie.

Davidson (1995) a proposé une hypothèse, dite de valence, selon laquelle les régions antérieures des hémisphères cérébraux droit et gauche sont spécialisées respectivement dans des processus d’approche et de retrait. Ainsi, des dommages de la région frontale gauche résultent en une déficience dans l’approche, se manifestant par exemple par une perte d’interêt social et de plaisir avec d’autres personnes. La réduction de l’activation de cette zone est associée à la tristesse et à la dépression. Au contraire, l’activation de la région antérieure droite est liée à des émotions incluant un repli sur soi, comme la peur ou le dégoût.