4.3.2 Résumé

L’implication du système nerveux autonome (SNA) dans la pérennisation de l’acouphène a été testée chez des participants soit habitués et très peu gênés par leur acouphène, soit non habitués et très invalidés par celui-ci. L’activation du SNA, engendrée par la présentation de stimulations auditives émotionnelles, a été mesurée à l’aide d’un enregistrement continu de cinq paramètres physiologiques (deux réponses électrodermales, deux réponses thermovasculaires et la fréquence cardiaque) chez des participants porteurs d’un acouphène unilatéral droit ou gauche, ou sans acouphène.

L’analyse des réponses en résistance a mis en évidence, chez tous les participants, une réaction autonome plus importante pour les stimuli auditifs à connotation sémantique positive (« rires d’enfants », par exemple) que pour ceux à connotation négative (« cri d’homme chutant », par exemple). Aucun des autres paramètres n’a permis de différencier les stimuli selon leur valence émotionnelle. Ces résultats constituent les premières données sur les réponses physiologiques autonomes engendrées par des stimulations auditives sémantiques émotionnelles. Ils suggèrent que les réactions neurovégétatives associées aux émotions induites par « l’émotionnel-sémantique » sont différentes de celles induites par « l’émotionnel-perceptif » qui, elles, se traduisent par des réponses en résistance plus amples pour les stimulations négatives que pour les stimulations positives. L’analyse des réponses des acouphéniques suggère une réactivité corporelle de ces patients légèrement plus grande face aux stimulations négatives et plus faible face aux stimulations neutres.