INTRODUCTION

Le trouble obsessionnel-compulsif constitue un trouble psychiatrique pour lequel les travaux de recherche se multiplient depuis deux décennies, en particulier dans le champ des sciences cognitives et de la neurobiologie. Cet intérêt est motivé par la recherche d’une amélioration des résultats obtenus par les différentes orientations thérapeutiques et les différents traitements biologiques disponibles. Les méthodes comportementales et cognitives ont fourni un apport substantiel non seulement dans les techniques de soin mais également dans les éléments de compréhension. En partant des comportements observables, dans ce cas précis les symptômes cliniques obsessionnels et compulsifs, ces méthodes se sont attachées à comprendre les processus cognitifs et émotionnels à leur origine.

L’un des courants de recherche actuelle dans le domaine de la psychiatrie biologique invoque l’existence de similarités pharmacologiques, neuroanatomiques, épidémiologiques, comportementales et cliniques suffisamment importantes entre plusieurs troubles psychopathologiques considérés classiquement comme des entités cliniques distinctes pour qu’elles conduisent à faire l’hypothèse d’un spectre des troubles apparentés au trouble obsessionnel-compulsif et par conséquent de facteurs communs impliqués dans leur survenue.

Nous avons cherché à interroger plus précisément, à l’aide d’une méthode expérimentale, les relations entre comportements impulsifs et compulsifs à travers deux hypothèses : 1. il existe un continuum entre impulsivité et compulsivité qui constituent les deux extrêmités d’une même dimension et 2. le trouble obsessionnel-compulsif, comme les trouble impulsifs, se caractérise par un déficit dans les processus d’inhibition comportementale, émotionnelle et cognitive. Nous nous sommes référer à une interprétation des faits cliniques, biologiques et psychométriques pour rendre compte de ce déficit d’inhibition comportementale dans le trouble obsessionnel-compulsif.