1.1. Définitions

Selon les critères de l’Association Américaine de Psychiatrie, le DSM-IV (APA, 1994, 1996), le trouble obsessionnel-compulsif (TOC) est considéré comme un syndrome anxieux. Les caractéristiques diagnostiques sont des obsessions et/ou des compulsions récurrentes, suffisamment sévères pour entraîner une perte de temps ou un sentiment marqué de souffrance et de détresse ou encore une déficience significative.

Les obsessions sont définies par quatre critères .

1. Ce sont des idées, des pensées (p. ex., l’idée que vous avez laissé un appareil électrique en marche qui pourrait causer un feu, la pensée que les objets ne sont pas placés parfaitement), des images ou représentations (p. ex., l’image d’un être cher ayant un accident, une image “ interdite ” à propos de la sexualité), des impulsions ou des désirs impulsifs (p. ex., étrangler son enfant en le nourrissant, écraser ou bousculer quelqu’un sans s’en rendre compte) qui surviennent dans l’esprit du sujet de manière récurrente et persistante. Elles sont vécues comme intrusives et inapropriées (égodystoniques). Elles sont également perçues par le sujet comme involontaires, déraisonnables, voir absurdes et excessives. Elles peuvent lui apparaître contre sa volonté, dénuées de sens et ne correspondant pas à sa personnalité. Ces obsessions sont par ailleurs source d’une angoisse, d’une anxiété et d’une détresse marquée.

2. Les pensées, images ou impulsions sont reconnues par le sujet comme étant le produit de son propre esprit.

3. Le sujet fait un effort pour ignorer ces pensées, tente de les refouler ou bien de les neutraliser par une autre pensée ou une action.

4. Les obsessions doivent être distinguées des préoccupations excessives, voir obsédantes qui peuvent être observées dans d’autres troubles mentaux qui constituent des syndromes à part entière, indépendants du TOC (telles des préoccupations excessives concernant la prise de nourriture dans les troubles des conduites alimentaires, concernant l’apparence corporelle dans le trouble dysmorphophobique ou encore les ruminations de culpabilité dans les dépressions majeures).

Les compulsions sont déterminées par deux critères :

1. Ce sont des comportements (p. ex., se laver les mains, vérifier) ou des actes mentaux (p. ex., prier, compter) répétitifs, stéréotypés et persistants que le sujet se sent obligé d’accomplir en réponse à une obsession et/ou selon certaines règles qui doivent être appliquées de manière inflexible. Ils sont également considérés le plus souvent comme excessifs, absurdes ou inutiles par le sujet.

2. Ils visent à empêcher ou a réduire la détresse provenant de la survenue des obsessions, et/ou encore à prévenir un événement ou une situation redoutée (p. ex., se laver les mains afin de diminuer l’angoisse résultant de la peur obsédante de la contamination). Leur but est de prévenir ou réduire l’anxiété ou la souffrance et non de procurer du plaisir ou de la satisfaction. Ces comportements ne sont jamais reliés de façon réaliste avec ce qu’ils ont pour dessein de neutraliser ou de prévenir, ou bien ils sont clairement excessifs. Ces comportements sont précédés et s’accompagnent d’une anxiété marquée qui ne diminue pas tant que l’acte n’est pas accompli. Dans certains cas, le sujet accomplit ces actes compulsifs de manière particulièrement rigide et stéréotypée, selon des règles élaborées de façon idiosyncrasique sans être capable d’indiquer pourquoi il les accomplit.

Les manifestations obsessionnelles et compulsives doivent prendre au moins une heure par jour pour pouvoir être considérées comme pathologiques.

Que ce trouble soit considéré à son origine comme un trouble anxieux ou non, les traits majeurs restent donc principalement les mêmes : la présence de pensées, images, impulsions répétitives, non voulues et le sentiment de l’action atténuante et bénéfique sur ces pensées, images ou impulsions, d’actes également répétitifs.