1.3. Modèles explicatifs du trouble

Différentes conceptualisations des manifestations symptomatiques du trouble obsessionnel-compulsif coexistent, certaines neurophysiologiques plutôt orientées sur les facteurs biologiques à l’origine du trouble, la plupart étant cependant à visée thérapeutique. L’une des questions fondamentales qui partagent ces dernières concerne l’origine émotionnelle ou cognitive du trouble.

La théorie intellectuelle postule que l’idée fixe est primaire, l’état émotionnel n’étant qu’une conséquence du trouble idéique. Cette conception s’inscrit dans le cadre des théories cognitives, comme celle développée par Salkovskis (1985) et inspirée du modèle cognitif de la dépression de Beck, Rush, Shaw et Emery (1979) appliquée par la suite aux troubles anxieux (Beck et Emery, 1985). L’existence de perturbations dans les processus de traitement de l’information dues à l’existence de schémas cognitifs représente le point de départ de l’ensemble de la sémiologie obsessionnelle.

La théorie émotionnelle considère au contraire que l’angoisse est primaire. Un état d’anxiété et d’angoisse diffus s’exprime dans des symptômes plus spécifiques phobiques ou obsessionnels. Une telle conception se rapproche du modèle comportemental qui considère que les rituels sont mis en place afin de réduire l’état émotionnel anxieux et sont maintenus par un mécanisme de conditionnement opérant. Il rejoint également le modèle psychanalytique dans lequel les symptômes obsessionnels représentent des moyens de neutraliser l’affect d’angoisse par les mécanismes de défense que sont l’isolation, le déplacement et la formation réactionnelle.