3. LE SPECTRE IMPULSIVITE / COMPULSIVITE

La prévalence et le rôle psychopathologique de l’impulsivité dans le cadre du trouble obsessionnel-compulsif n’ont pas été bien étudiés jusqu’à présent. Depuis une dizaine d’années cependant, le concept de “ spectre des troubles apparentés au trouble obsessionnel-compulsif ” a émergé du fait de l’observation du partage de traits cliniques et neurobiologiques entre le TOC et d’autres entités nosologiques classiquement distinctes quant à leur étiologie et leur symptomatologie. Les apports de la pharmacologie et des implications thérapeutiques associées aux effets positifs des antidépresseurs sérotoninergiques dans le TOC aussi bien que dans les pathologies psychiatriques caractérisées par un trouble du contrôle des impulsions et des conduites impulsives ont été à l’origine du développement de ce concept. Par la suite, les modèles neurobiologiques élaborés à partir des données de la neuroimagerie fonctionnelle, des études neuroanatomiques ainsi que des profils cliniques de déficits neuropsychologiques des fonctions exécutives associées au fonctionnement des circuits fronto-sous-corticaux-frontal ont renforcé l’hypothèse de l’existence du spectre de ces troubles et d’une étiologie commune aux manifestations cognitives et comportementales d’impulsivité et de compulsivité. Le point commun de ces deux types de manifestations, en particulier dans leurs expressions pathologiques, serait un déficit des processus neurocognitifs d’inhibition comportementale et cognitive. La mise en évidence d’un tel déficit d’inhibition comportementale et cognitive reste cependant encore à démontrer. Dans le cadre spécifique du trouble obsessionnel-compulsif, si les hypothèses théoriques et modèles cliniques psychopathologiques et neurobiologiques sont nombreux, peu d’études neurophysiologiques, neuropsychologiques expérimentales et/ou psychométriques ont été conduites.