2. HYPOTHESES

Nos hypothèses de travail sont les suivantes :

  1. L’un des facteurs étiologiques du trouble obsessionnel-compulsif est une dimension d’impulsivité primaire.

  2. Cette dimension est activée et s’exprime sous l’effet de certains facteurs internes ou externes anxiogènes. Un niveau d’activation émotionnelle élevé va conduire à l’expression de cette dimension.

  3. Cet état d’impulsivité activé est alors perçu consciemment par le sujet et interprété par lui en terme de dangerosité, en particulier pour autrui.

  4. En réaction contre cet état, le sujet met en place des stratégies de contrôle de ses impulsions lui permettant de les neutraliser tout en les exprimant de manière détournée à travers les comportements ritualisés. Le sujet présente donc toujours des passages à l’acte impulsifs mais qui sont contrôlés et détournés de leur but premier

  5. Les obsessions sont donc considérées comme une interprétation cognitive de l’état impulsif et les compulsions comme une tentative de contrôle comportemental de cet état.

Nous faisons ainsi l’hypothèse que l’impulsivité constitue l’un des facteurs étiologiques du TOC. Cette dimension s’exprime à la fois dans les symptômes obsessionnels-compulsifs du TOC et dans les symptômes impulsifs du trouble de personnalité borderline. Le profil symptomatique cependant différent dans ces deux pathologies rendrait compte de la présence ou de l’absence d’une élaboration secondaire de cette dimension primaire. Dans le cas du TOC, l’impulsivité primaire serait secondairement perçue par le sujet et réélaborée sous une forme contrôlée et détournée exprimée dans les compulsions. Dans le cas du trouble de personnalité borderline, cette dimension impulsive primaire resterait à un niveau cognitif pré-attentif et automatique, empêchant sa perception secondaire consciente.