3.1.2. Performances de commission et processus d’apprentissage

Nous observons que la supériorité du nombre d’erreurs de commission pour le groupe de sujets impulsifs comparé au groupe de sujets contrôles n’est significative que dans le premier bloc d’essais. Cette particularité de la réponse est, selon nous, dépendante de la dimension d’impulsivité. Les sujets contrôles adoptent une stratégie de réponse plus prudente que les sujets impulsifs en début de tâche. Cette stratégie de réponse est dépendante de la nouveauté de la tâche demandée, des instructions fournies et des stimulations présentées. Les sujets impulsifs adoptent, quant à eux, une stratégie de réponse orientée vers l’émission de la réponse motrice, malgré les composantes de nouveauté et donc d’indécision cognitive concernant les comportements attendus et leurs conséquences.

Nous observons également une augmentation significative du nombre d’erreurs d’omission et de commission dans les trois groupes de la première à le deuxième session d’essais. Cette augmentation peut, sans doute expliquer en partie, la disparition de la différence significative observée entre impulsifs et contrôles dans le premier bloc d’essais. L’effet d’apprentissage devrait entraîner une diminution du nombre d’erreurs d’omission comme de commission. Or c’est le contraire qui est observé. On peut faire l’hypothèse que cette évolution négative des performances malgré l’effet d’apprentissage soit due à la fatigabilité des sujets ainsi qu’à la demande en ressources attentionnelles que requière la tâche. Le fait que l’augmentation du nombre d’erreurs dans le second bloc d’essais soit aussi bien observée pour les performances d’omission que de commission nous conduit à confirmer cette hypothèse. L’augmentation des erreurs de commission dans le groupe de sujets contrôles ne serait pas due à une composante d’impulsivité comportementale inhérente à la personnalité des sujets mais plutôt à un facteur attentionnel et à la fatigue, conduisant les sujets à appliquer un mode de réponse préférentiel pour la rapidité de la réponse au détriment de son exactitude. La fatigue et la lassitude seraient également responsables d’une diminution de l’allocation des ressources attentionnelles à la tâche et, par conséquent, d’une mise en mémoire des stimulations moins bonne. On peut également faire l’hypothèse que l’effet d’apprentissage conduit les sujets contrôles à être plus à l’aise avec les composantes de la tâche et donc à abandonner leur stratégie de réponse prudente pour un mode de réponse plus risqué. Les sujets impulsifs, quant à eux, présenteraient également un effet de fatigue contrebalançant l’effet d’apprentissage, et conduisant à une augmentation du nombre d’erreurs de commission. L’observation d’un nombre supérieur d’erreurs de commission dès le premier bloc d’essais ne peut, cependant, pas être attribuée à une diminution des ressources attentionnelles, surtout que cette supériorité est spécifique à une condition particulière.