Objectif du deuxième chapitre

L’objectif de ce chapitre est d’étudier les travaux néoclassiques sur la croissance antérieurs aux théories de la croissance endogène. Il s’agit de voir comment sont abordées les relations entre les facteurs de production et le produit au niveau d’une économie nationale, c’est‑à‑dire à un niveau agrégé. Cela implique également l’appréciation des sources de la croissance et la représentation formelle de ses sources dans les modèles. A partir du modèle de Solow, nous étudions plusieurs contributions focalisées sur une caractéristique particulière des facteurs de production et/ou du changement technique et qui s’accordent avec les conclusions générales du modèle de base. Ces modèles sont mis en avant pour montrer la robustesse de l’analyse néoclassique de la croissance. Nous explicitons également la problématique de la décomposition de la croissance du revenu par rapport à la croissance des facteurs des production. Ces travaux sur la « comptabilisation de la croissance » 64 font ressortir les notions de résidu et de « productivité totale des facteurs ».

Un des principaux aspects de ce chapitre consiste enfin à reprendre les motivations des économistes néoclassiques de la croissance. Celles‑ci correspondent à la fois à une démarche méthodologique face aux travaux néo‑cambridgiens et à une tentative d’aide à la décision des gouvernements. Comme ces recommandations sont construites sur des modèles agrégés, elles ne concernent que les choix d’investissement que les gouvernants ont à faire par rapport à des objectifs de croissance qu’ils se fixent. Concernant le changement technique, la seule contrainte de ces modèles est de proposer un cadre d’analyse compatible avec les conclusions des économistes du changement technique.

Notes
64.

« Growth accounting ». L’expression française est celle proposée dans l’édition en français de Maddison [1995] publiée par l’OCDE. Dans ce travail, nous employons également l’expression « décomposition de la croissance ».