Au‑delà de l’hommage rendu aux pionniers des théories de la croissance, c’est toute la base de l’analyse néoclassique traditionnelle de la croissance qui est résumée dans ces quelques mots. Solow rappelle que ses deux textes sont à l’origine de la théorie néoclassique de la croissance. Arrêtons‑nous un instant sur chacun d’eux :
Dès le début, l’analyse néoclassique accepte de séparer l’étude de la croissance de celle du progrès technique. En fait, la question du progrès technique apparaît déjà dans l’article de 1956 mais est rapidement évoquée. Le progrès technique neutre au sens de Hicks est traité dans l’avant‑dernier paragraphe, au même titre que les variations de l’offre de travail, de la propension à épargner, de l’imposition et de la croissance de la population.
La séparation de facto des thèmes est intrinsèque aux théories néoclassiques. Elle peut être illustrée par deux exemples similaires non‑exhaustifs :
La séparation de la croissance et du progrès technique n’est pas une singularité, mais constitue la base des théories néoclassiques de la croissance. Ses partisans mettent en avant la rigueur de sa construction qui, à partir d’un modèle basique, permet de traiter différents problèmes comme une augmentation de la population, une modification des comportements d’épargne ou encore un changement de l’état de la technologie, à la manière du modèle proposé par Solow en 1956.
« Those parts of the theory of growth than can be dealt with in abstraction from technical progress », Hahn ‑ Matthews [1964], p. 780.