Objectifs de la deuxième partie

L’objectif de cette partie est de définir les théories de la croissance endogène et les théories évolutionnistes au sein de programmes de recherche et d’apprécier la nature de leurs développements théoriques. Selon les termes de Lakatos, cela revient à dire que nous voulons voir en quoi ces deux programmes de recherche sont théoriquement progressifs. Plus précisément, cette démarche rencontre deux difficultés majeures :

  • les programmes de recherche sont composés de théories qui évoluent en permanence, c’est‑à‑dire qui s’écartent de leurs thèmes traditionnels et relâchent parfois certaines hypothèses pour en adopter ponctuellement d’autres. La référence à la notion de programme de recherche permet de définir rigoureusement pour chaque programme de recherche les hypothèses stables, définissant le noyau dur, et les hypothèses secondaires ;
  • les thématiques ne sont pas étudiées exclusivement par un programme de recherche particulier. Parallèlement, les programmes de recherche qui partagent une ou plusieurs thématiques s’intéressent chacun à des thématiques spécifiques.

La juxtaposition de ces deux problèmes nous oblige à présenter séparément les programmes de recherche. De surcroît, elle nous contraint à présenter certaines thématiques connexes à celles de la croissance et du changement technique à proprement parler. Cela implique que la présentation de chacun des programmes de recherche est singulière et interdit une opposition des théories de la croissance endogène et des théories évolutionnistes point par point. Un jugement comparatif des développements théoriques des deux programmes est ensuite proposé. Les principaux objectifs de cette partie sont doubles :

  • voir le fonctionnement interne des théories, c’est‑à‑dire les hypothèses sur lesquelles elles s’appuient et le type d’argumentation auquel elles ont recours. Nous soulignons notamment la différence entre la recherche de propositions générales caractérisant les théories de la croissance endogène et la mise en avant de typologies définissant les théories évolutionnistes ;
  • apprécier le dynamisme théorique des programmes de recherche, ou selon les termes de Lakatos, justifier en quoi ces programmes sont progressifs du point de vue théorique.