Section 1. L’émergence d’une nouvelle problématique dans l’analyse néoclassique de la croissance

Concernant la place des travaux de Solow au sein de l’analyse néoclassique de la croissance, Nyssen [1995] note que « ‘compte‑tenu de la masse énorme de travaux réalisés sur la base du modèle de Solow, la plupart des théoriciens ont préféré s’en tenir à une version modifiée de ce modèle afin de conserver un cadre général familier dans lequel l’explication de phénomènes apparaît plus clairement ’» 448 . Ce point suffit à expliquer, selon Nyssen, le faible recours au modèle de Arrow [1962a], pourtant susceptible d’offrir « plus de robustesse à la solution de croissance endogène » 449 , mais impliquant trop de complexifications mathématiques. Cependant, et malgré la quasi‑disparition des travaux macro‑économiques concurrents sur la croissance, les limites du modèle de Solow sont devenues évidentes pour la plupart des économistes. L’analyse néoclassique de la croissance a ainsi été renouvelée avec les contributions de Romer et de Lucas.

Notes
448.

Nyssen [1995], p. 49.

449.

Nyssen [1995], p. 49.