Alors que les travaux évolutionnistes présentent une forte hétérogénéité à la fois en termes de thèmes que d’outils analytiques, la référence commune à l’évolution, permet de les regrouper au sein d’un même programme de recherche. Il reste alors à définir les caractéristiques de ce programme de recherche, c’est‑à‑dire les propriétés partagées par l’ensemble des théories évolutionnistes composant ce programme. Dosi et Nelson [1998] notent qu’ « ‘au moins en principe, la théorie [évolutionniste] identifie une unité fondamentale de sélection (les gènes), un mécanisme liant le génotype avec les entités (les phénotypes) qui subissent l’environnement de la sélection, des processus d’interaction conduisant la dynamique de sélection et des mécanismes générant des variations dans la population des génotypes et à travers‑elle entre les phénotypes’ » 646 . De manière identique, Andersen [1994] liste indirectement les éléments du noyau dur du programme de recherche évolutionniste lorsqu’il note que les fondements évolutionnistes nécessitent la présence :
Garrouste [1997] intègre en plus le choix de l’unité de sélection. Cette précision permet de prendre en considération les différents types d’évolutionnisme qu’ils portent sur les firmes, sur les industries ou sur les technologies. En définitive, pour qu’un modèle ou une théorie soit considéré(e) comme un « modèle évolutionniste » ou une « théorie évolutionniste », il (elle) doit présenter les caractéristiques suivantes :
« At least in principle, the theory identifies (i) a fundamental unit of selection (the genes); (ii) a mechanism linking the genotypic level with the entities (the genotypes) which actually undergo environmental selection; (iii) some processes of interaction, yielding the selection dynamics; and, finally, (iv) some mechanisms generating variations in the population of genotypes and, through that, among phenotypes », Dosi ‑ Nelson [1998], pp. 213‑214.