Dans cette section, l’accent est mis sur le sens du modèle évolutionniste de croissance proposé par Nelson et Winter, c’est‑à‑dire sur leur volonté de proposer un cadre alternatif à la théorie néoclassique de la croissance. Dans son appréciation des théories évolutionnistes du changement technique, Nelson [1995] consacre une des sept parties de son article à l’étude des modèles de croissance. Avant de recenser différentes contributions, il formule plusieurs remarques générales sur ces modèles, dont deux particulièrement importantes. La première a été présentée dans l’introduction générale, lorsque nous signalions la volonté affichée de ces modèles de s’ériger comme une alternative à la théorie néoclassique de la croissance 695 . La seconde concerne à la fois la place de Schumpeter et celle du modèle proposé avec Winter en 1974. Nelson note qu’ « ‘à ce qu’(il) sache, toutes les théories évolutionnistes de la croissance économique, sans exception, qui ont été proposées se sont inspirés de l’ouvrage de Schumpeter Capitalisme, socialisme et démocratie’ » 696 . Il souligne que « le premier type de modèles de croissance évolutionnistes formels construits sur ces idées a été développé par Winter et (lui‑même) » 697 .
Voir p. 18.
« Without any exception I know about, the evolutionary theories of economic growth that have been developed all draw inspiration from Joseph Schumpeter’s Capitalism, Socialism and Democracy », Nelson [1995], p. 68.
« The earliest class of formal evolutionary growth models based on these ideas was developed by Winter and myself », Nelson [1995], p. 68.