Les modèles recensés par Nelson [1995] proposent au moins trois problématiques, insistant à chaque fois sur une des hypothèses proposées par Nelson et Winter en 1982. Ainsi :
En fait, les modèles recensés par Nelson sont effectivement construits dans un cadre évolutionniste et sont réellement alternatifs à ceux de l’analyse néoclassique. Toutefois, ils ne concernent pas la théorie de la croissance à proprement parler, mais davantage celle du changement technique et de l’innovation. Plus précisément encore, ils concernent la question de la diffusion de la technologie. Aussi, nous présentons leurs principales hypothèses et leurs résultats dans la section 5, consacrée aux théories évolutionnistes de l’industrie et de la technologie. Dans la présente section, nous étudions un premier modèle de croissance proposé par Nelson et Winter [1982] et un second modèle proposé par Silverberg et Verspagen [1994]. Récemment, Verspagen [2001] explique indirectement le faible nombre de contributions évolutionnistes axées explicitement sur les problèmes de croissance. Il note que « même quand l’attention est limitée à la théorie de la croissance, il est impossible de définir « le modèle de croissance évolutionniste » » 705 . La première raison est d’ordre épistémologique et est liée à la nature explicative des théories évolutionnistes plutôt que prédictive. Cette question est abordée dans la troisième partie, quand nous étudions l’aptitude des théories évolutionnistes et néoclassiques à se confronter aux « faits » économiques 706 . La seconde raison avancée par Verspagen concerne la diversité des approches évolutionnistes et la difficulté à proposer un modèle susceptible de regrouper l’ensemble des conclusions apportées par les travaux individuels. La supériorité des modèles de croissance néoclassique sur ce point est évidente. Cette question est également reprise dans la conclusion de cette partie, lorsque nous proposons une comparaison des forces et faiblesses, en termes théoriques, des deux approches. En 1982, Nelson et Winter présentent trois types de modèles :
Metcalfe J. S. [1988], « The Diffusion of Innovation: an Interpretative Survey », in G. Dosi ‑ C. Freeman ‑ R. Nelson ‑ G. Silverberg ‑ L. Soete (eds), Technical Change and Economic Theory, Pinter, London, pp. 560‑589.
Metcalfe J. S. [1992], « Variety, Structure and Change: an Evolutionary Perspective on the Competitive Process », Revue d’Economie Industrielle, n° 59, 1er trimestre, pp. 46‑61.
Metcalfe J. S. ‑ Gibbons M. [1989], « Technology, Variety and Organization », in R. Rosenbloom ‑ R. Burgelman (eds), Research on Technological Innovations, Management and Policy, Jai Press, Greenwich, pp. 153‑193.
Chiaromonte F. ‑ Dosi G. [1993], « Heterogeneity, Competition, and Macroeconomic Dynamics », Structural Change and Economic Dynamics, vol. 4, Issue 1, March, pp. 39‑63.
Iwai K. [1984], « Schumpeterian Dynamics Part I », Journal of Economic Behavior and Organization, vol. 5, no. 2, June, pp. 159‑190 et Iwai K. [1984], « Schumpeterian Dynamics Part II », Journal of Economic Behavior and Organization, vol. 5, no. 3‑4, September‑December, pp. 321‑351.
Conlisk J. [1989], « An Aggregate Model of Technical Change », Quarterly Journal of economics, vol. 104, no. 4, November, pp. 787‑821.
« Stochastic search ».
« Even when attention is limited to growth theory, it is impossible to define « the evolutionary growth model » », Verspagen [2001], p. 3.
Voir p. 477.