Conclusion de la deuxième partie

Dans les deux chapitres précédents, nous avons défini les programmes de recherche indépendamment l’un de l’autre. Une différence notable entre eux a déjà été évoquée plusieurs fois dans ce travail, mais n’a pas été explicitement soulignée. Il s’agit de la manière dont chaque programme de recherche perçoit l’autre. Cet aspect transparaissait lorsque nous évoquions les conditions d’émergence de chacun des programmes de recherche. Mais la manière dont chacun des programmes se situe ‑ ou non d’ailleurs ‑ par rapport à l’autre en particulier et par rapport aux sciences économiques en général doit être définie avec précision, pour prétendre à une analyse pertinente. Aussi, l’idée selon laquelle la notion de programme de recherche ne prend son sens que dans le cadre d’une analyse comparative doit s’accompagner du point de vue de chacun des programmes de recherche sur le ou les autre(s). Les relations entre différents programmes de recherche portent nécessairement sur le même thème mais peuvent prendre deux formes :

une vision commune sur un ou plusieurs points méthodologiques ou conceptuels ;

le partage d’une ou plusieurs conclusions.

Dans le premier cas, les rencontres portent sur le noyau dur, comme c’est ponctuellement le cas pour l’analyse évolutionniste avec l’approche institutionnaliste, ou même avec la théorie de la régulation. Par contre dans le second cas, ce sont les théories réfutables qui sont en jeu. Aussi, les relations peuvent être plus ou moins conflictuelles, selon le degré de compatibilité des programmes.