Les économies d’échelle intéressent depuis longtemps les économistes, puisque Morvan [1991] note que ‘«’ ‘ depuis les débuts de l’analyse économique moderne (avec A. Smith et Ch. Babbage) et surtout depuis les études d’A. Marshall, il est admis que les prix de revient unitaires doivent diminuer avec la taille des unités, jusqu’à un certain stade (à cause de la présence d’ ’ ‘«’ ‘ économies d’échelle ’ ‘»’ ‘), puis croître ensuite (à cause de la présence de ’ ‘«’ ‘ déséconomies d’échelle ’ ‘»’ ‘)’ » 1087 . Une des particularités de l’ouvrage de Babbage, publié en 1832 1088 , réside selon Rosenberg [1994] dans l’approfondissement de l’étude de la division du travail énoncée par Smith, concernant l’accroissement de la dextérité et la réduction des pertes de temps qui sont les deux premiers éléments d’explication proposés par Smith. Mais l’originalité de la pensée de Babbage porte surtout, toujours selon Rosenberg, sur l’examen plus poussé du troisième avantage que Smith voit dans la division du travail, correspondant aux sources potentielles d’innovations. Pour Babbage, « ‘l’extension de la division du travail peut et doit nécessairement conduire à la mise en place de grandes usines. En fait, Babbage fournit la première discussion approfondie dans l’histoire des sciences économiques sur une question d’une signification future phénoménale : les économies associées à la production à grande échelle’ » 1089 .
Le développement de la « nouvelle théorie du commerce international » a remis en avant les questions liées aux économies d’échelle, en explicitant les liens entre les économies d’échelle au sein de la firme et celles au niveau de l’industrie ou de l’économie. Le passage entre les deux réside dans la distinction des économies d’échelle internes et externes à la firme. Helpman [1984] explique que ces questions ont été abordées par Knight et Graham au cours des années vingt, au sein d’un débat portant sur le rôle des rendements d’échelle croissants dans le commerce international. Graham explique en 1923 1090 qu’un pays composé d’un secteur à rendements d’échelle croissants et d’un secteur à rendements d’échelle décroissants peut éventuellement subir une perte en termes de produit national et de richesses, si le commerce international le conduit à déplacer des facteurs de production du premier secteur vers le second. Knight souligne en 1924 1091 que le raisonnement de Graham doit être affiné, parce que « ‘si les économies d’échelle sont internes à la firme, il peut ne pas y avoir de concurrence et alors, on doit s’intéresser explicitement au cas de monopole’ » 1092 . La contribution de Helpman [1984], un des actes fondateurs de la nouvelle économie du commerce international, présente les conséquences de l’ouverture international en présence d’économies d’échelle internationales et nationales. Ses conclusions s’inscrivent évidemment dans une perspective statique. Dans Market Structure and Foreign Trade, Helpman et Krugman [1985] rappellent également l’importance des économies d’échelle dynamiques. Ils notent qu’ ‘«’ ‘ en pratique, il est probable que la plus importante source d’économies d’échelle (et de la concurrence imparfaite) réside dans les processus dynamiques par lesquels les firmes et les industries améliorent leurs technologies’ » 1093 . La différence analytique entre les deux est fondamentale. Helpman et Krugman expliquent que « ‘la comparaison des équilibres impliqués dans les exercices de statique comparative ‑ comme la comparaison entre autarcie et libre‑échange ‑ doit être entendue comme une alternative entre des histoires alternatives, non comme un changement qui se produit au cours du temps. (...) La question n’est pas de savoir où on est après échange par rapport à où on était avant, mais où on est après échange par rapport à où on aurait été sans échange ’» 1094 .
Les questions liées aux économies d’échelle dynamiques ont été précisément développées au sein de modèles de croissance endogène. Dans « The Growth Effects of 1992 », Baldwin [1992] a recours à certaines intuitions des théories de la croissance endogène pour appréhender les conséquences de la libéralisation des échanges de biens, de capital et des personnes entre les pays de la Communauté européenne. Il cherche à mesurer l’impact sur la croissance des économies d’échelle à la fois statiques et dynamiques. Le point de départ de son travail consiste à expliquer que les estimations présentées par le rapport Cecchini en 1988 1095 (une hausse du produit comprise entre 2.5 % et 6.5 %) négligent les gains dynamiques de l’ouverture des marchés des pays membres. Baldwin insiste sur le fait que l’intégration européenne ne conduit pas seulement à des phénomènes de ré‑allocation plus efficiente des ressources, mais à « plus d’innovation, des gains de productivité plus élevés, des investissements plus importants et une croissance du produit plus forte » 1096 . Plus précisément, il distingue trois effets :
Baldwin rappelle que les rendements d’échelle constants (statiques) semblent difficilement compatibles avec les échanges de produits similaires entre des pays similaires. Ceux‑ci ne peuvent être expliqués que par l’existence d’économies d’échelle statiques importantes. Cependant, pour Baldwin, la principale discussion sur les rendements constants porte sur les rendements dynamiques et concerne la théorie traditionnelle de la croissance. Il explique que l’idée selon laquelle le progrès technique est une manne tombée du ciel est dictée par la nécessité de trouver un trend temporel pour expliquer la croissance du produit par tête. En écrivant que le pourcentage de variation du produit par tête découle du changement technique et du pourcentage de variation du capital par tête multiplié par un coefficient a, c’est‑à‑dire (% du changement du produit par tête) = (progrès technique) + a (% du changement du capital par tête), il est possible d’apprécier quantitativement ces différentes valeurs à partir de données statistiques pour voir si la croissance du revenu par tête est liée à celle du progrès technique ou à celle du renforcement de l’intensité capitalistique (fonction elle‑même des avancées techniques). Le coefficient a est généralement défini comme étant proche de 0.3, alors que le produit par tête et l’intensité capitalistique sont des statistiques aisément disponibles depuis 1880. Baldwin explique que « ‘si les données avaient été écoutées, la valeur de a devrait être proche de l’unité, pas du tiers. Il n’y aurait ainsi pas besoin d’un trend temporel pour expliquer la croissance économique. Par conséquent, le terme représentant le progrès technique serait largement superflu ’» 1100 . Comme ce n’est pas le cas, le lien entre la théorie et les faits est renversé, puisque « ‘ces chiffres suggèrent que les faits ne nous le disent pas, nous devons jongler avec la théorie pour permettre un trend temporel. C’est plutôt la théorie qui nous dit que nous devons jongler avec les faits pour obtenir un trend temporel dans les données ’» 1101 . Baldwin précise que les variations du produit par tête et du niveau de capital par tête évoluent de pair et que le coefficient de capital reste stable dans le temps, comme l’indiquent les faits stylisés mis en évidence par Kaldor en 1961 1102 . Aussi, en adoptant un coefficient a égal à 1, les données s’accordent avec la théorie. Néanmoins, comme le modèle de Romer [1986] suggère que les rendements dynamiques sont croissants, Baldwin propose de confronter l’hypothèse de rendements constants avec celle de rendements croissants. Le recours à des études empiriques doit permettre de montrer la supériorité de l’une sur l’autre (celle des rendements croissants évidemment). Le modèle alternatif à la théorie traditionnelle s’écrit Y = j . Ka+b . L1‑a, où Y, K et L représentent respectivement le produit, le stock de capital et le niveau d’emploi, j correspondant à une mesure de l’efficacité globale de l’économie. Comme nous l’avons vu dans la deuxième partie 1103 , les effets à long terme (de l’intégration européenne) sur la croissance dépendent de la valeur de (a + b). Si (a + b) est égal à 1, la croissance est constante, alors que si (a + b) est supérieur à 1, la croissance est explosive, c’est‑à‑dire que le taux de croissance augmente sans fin.
Les travaux empiriques auxquels Baldwin a recours pour montrer l’existence de rendements d’échelle croissants reposent sur des données au niveau des industries et concernent les industries manufacturières. Les articles de Caballero et Lyons de 1989 distinguent les économies d’échelle au sein des firmes et les économies d’échelle externes liées aux spillovers technologiques. Leurs résultats montrent que des économies d’échelle existent dans les cinq pays étudiés (Allemagne, Belgique, Etats‑Unis, France et Royaume‑Uni), même si les Etats‑Unis et la France sont les deux seules économies pour lesquelles l’hypothèse de rendements non‑croissants est rejetée (avec un intervalle de confiance de 95 %). L’absence de conclusions, permettant de définitivement trancher sur la nature des rendements d’échelle, conduit Baldwin à revenir sur les arguments théoriques des rendements d’échelle croissants pour apprécier à leur lumière l’effet de l’intégration européenne. Le premier de ces arguments correspond à la présentation verbale d’une conclusion tirée du modèle de spécialisation sur l’existence d’un lien entre le niveau de division du travail et la taille de l’économie. L’élargissement de l’économie se traduit, ceteris paribus, par le renforcement de la spécialisation et de la division du travail. De ce point de vue, l’effet de l’intégration européenne est limité parce que les économies concernées sont des économies ouvertes. Aussi, l’élargissement de la gamme des produits est limité parce que tous les produits ne sont pas entièrement consommés par des firmes présentes sur le territoire communautaire. De plus, comme le souligne Baldwin, la croissance dépend de la spécialisation, or le fait que des produits soient fabriqués au sein des pays membres ou qu’ils soient importés ne change rien pour la croissance des économies européennes. Le deuxième argument repose sur l’existence de spillovers technologiques, même si une fois encore, puisque la circulation de l’information n’est pas restreinte, les effets de la création de connaissances sur le taux de croissance des économies européennes sont d’autant plus forts qu’ils affectent également les économies proches en matière de technologies comme celles des Etats‑Unis et du Japon.
Concernant ce point, D. Cohen et Debonneuil [2000] soulignent que les pays européens restent largement dépendants des Etats‑Unis en termes de technologie et donc de croissance. Ils présentent notamment plusieurs exemples dans le domaine de la téléphonie mobile, en indiquant préalablement que l’Europe a un avantage comparatif lié au choix de la technologie numérique. Ils expliquent que le finlandais Nokia a installé ses centres de R&D dans la Silicon Valley, tandis que le français Alcatel a racheté des entreprises innovantes américaines et alors que le français SFR reste dépendant du canadien Nortel en termes de technologie. Un des arguments avancé repose sur l’importance des coûts fixes et la faiblesse relative des marchés européens individuels. Pour contrer ces difficultés, D. Cohen et Debonneuil avancent la nécessité de mettre en œuvre une production des nouvelles technologies au niveau européen. Cet argument doit être repris à la lumière des conclusions de Baldwin et des théories de la croissance endogène. Vue sous cet angle, la dépendance européenne pour le développement de la téléphonie mobile vis‑à‑vis de firmes d’Amérique du Nord n’a d’incidence négative sur la croissance que si l’innovation de ces dernières faiblit, dans la mesure où il est supposé que les spillovers transcendent largement les frontières entre ces économies, proches en matière de technologie. La mise en place d’une production européenne permettrait de se dégager de l’influence des effets de l’économie nord‑américaine. Toutefois, Amable [2000] rappelle que, pour ce qui est des nouvelles technologies, « faire » et « acheter » diffèrent sensiblement, parce que « l’on note par exemple que la diffusion des nouvelles technologies est très souvent plus rapide dans les pays qui produisent ces technologies » 1104 . Le point de vue évolutionniste de Verspagen [2001] sur cette question est présentée dans la section suivante 1105 .
Le troisième argument de Baldwin sur les économies d’échelle, rapidement explicité, repose sur les travaux issus de l’économie industrielle internationale. L’idée est que l’ouverture des économies nationales favorise l’innovation, parce que « la suppression de centaines de petites barrières commerciales peut permettre à un innovateur potentiel de répartir les coûts de R&D dans un plus grand nombre de produits, rendant l’innovation plus profitable » 1106 . L’explication théorique est donnée par Krugman en 1988 1107 , qui note qu’un innovateur qui veut faire face aux barrières commerciales doit y consacrer des ressources. L’abandon de ces barrières a finalement deux effets : accroître les marchés des innovateurs auparavant uniquement tournés sur leur marché domestique et réduire les coûts des innovateurs les subissant pour pénétrer les marchés étrangers. L’intégration européenne a également un autre effet sur le rythme des activités d’innovation en favorisant la standardisation. Notons que ce point n’est pas développé par Baldwin.
En conclusion de ce travail, Baldwin estime que les effets de moyen terme attendus devraient être obtenus dans les dix premières années suivant l’ouverture de 1992 et que les effets de long terme devraient accroître le taux de croissance de la Communauté européenne d’une valeur comprise entre 0.25 et 0.9 point de pourcentage par rapport à son niveau sans ces effets. Le plus intéressant porte toutefois sur une remarque curieuse du point de vue de la méthode économique. Baldwin écrit que « ‘cet article montre qu’il est possible de quantifier, au moins grossièrement, plusieurs types d’effets dynamiques de la libéralisation de 1992. Les effets dynamiques peuvent être mal connus. Il ne sont toutefois pas impossibles à mesurer’ » 1108 . Cette perspective renverse la chronologie entre la théorie et la mesure empirique des faits décrits par la théorie. D’ailleurs, la justification est apportée par Baldwin lui‑même qui note que « ‘dans Un scandale en bohème, Sherlock Holmes dit à Watson que c’est une erreur capitale de proposer une théorie avant d’avant voir les faits, que l’on jongle imperceptiblement avec les faits pour les faire correspondre à la théorie, et non avec les théories pour les faire correspondre aux faits. Il semblerait que la plupart des travaux empiriques sur la croissance traditionnelle ignore cette sagesse ’» 1109 . Ce point est doublement discutable, parce que les faits n’existent pas indépendamment des théories d’abord et parce que les effets dynamiques ne sont pas complètement méconnus ensuite. Parmi un des effets cités par Baldwin pour justifier a priori l’existence d’effets de long terme sur le taux de croissance des économies européennes, la standardisation est rapidement mentionnée. Or, les travaux de Arthur, par exemple, ont justement apporté des éléments d’explication sur la présence des rendements croissants dans le cas de technologies concurrentes. Arthur [1994] avance d’ailleurs une remarque intéressante pour nous. Elle concerne les différentes approches des rendements croissants par diverses branches des sciences économiques. Il écrit qu’ ‘«’ ‘ il existe évidemment d’autre approches des rendements croissants [que la sienne], notamment l’approche statique sur la concurrence imparfaite, particulièrement en vue dans la théorie du commerce international, initiée par Elhanan Helpman, Paul Krugman et d’autres, et l’approche dynamique déterministe de Paul Romer et d’autres qui ont exploré la croissance endogène engendrée par des mécanismes de rendements croissants’ » 1110 . Ce point n’est pas anecdotique, dans la mesure où des discussions récentes sont apparues sur la paternité de l’introduction des rendements croissants au cours de ces vingt‑cinq dernières années. La querelle, initiée par Krugman en 1998 dans la revue électronique Slate 1111 éditée par Microsoft, impliquant justement Arthur, a notamment été relayée par Arrow 1112 . Elle a en tout cas conduit Krugman [1998] a proposé une « chronologie des rendements croissants » 1113 , dans laquelle il expose les principales étapes de leur prise en considération dans les travaux contemporains. Il recense un article de Dixit et Stiglitz sur la concurrence monopolistique publié en 1977 1114 dans l’American Economic Review et l’ouvrage de Dixit et Norman, Theory of International Trade, édité en 1980 1115 dans lequel un chapitre est consacré aux rendements croissants. En 1982, une conférence organisée à Genève sur les rendements croissants et le commerce international a également été déterminante. Krugman [1998] considère qu’elle s’est traduite par la qualification de ce domaine d’étude comme la « nouvelle théorie du commerce international » 1116 .
En conclusion sur les rendements d’échelle et les rendements croissants, nous voudrions souligner une nouvelle fois l’écart entre les conclusions des travaux théoriques et les résultats tirés des appréciations empiriques. Dans son rapport sur les économies d’échelle, la Commission européenne (European Commission [1997]), fortement concernée par cette question, explique que « l’importance et la nature des rendements croissants dans les industries européennes est un vif sujet de débat. Bien que l’on pense que la réalisation des économies d’échelle potentielles représente un véritable gain, les résultats empiriques sur leur étendue ne sont pas concluants. Quantifier et mesurer les différents types d’économies d’échelle reste difficile et incertain » 1117 . La présence de rendements croissants dans les économies nationales permet d’apporter une explication à la divergence des taux de croissance des différentes économies industrialisées. Dans la deuxième partie, nous avons indiqué l’explication théorique donnée par Romer en 1986 1118 . Nous avons également précisé que dans l’esprit de Romer [1999], les rendements croissants et le changement technique sont indissociables, puisque la prise en compte du changement technique dans les phénomènes de croissance implique nécessairement des rendements croissants 1119 . De ce point de vue, l’analyse des rendements croissants est une explication agrégée de la divergence, qui nécessite une analyse plus approfondie des activités liées à la création et à la diffusion des nouvelles technologies. Les rendements croissants sont une étape vers une explication plus précise des mécanismes de la croissance. A ce stade, nous pouvons déjà souligner l’efficacité des arguments liés à la présence des rendements croissants, au sens ils sont mobilisables pour apporter une explication à un problème précis. Dans le prochain paragraphe, nous proposons de voir en quoi les activités d’innovation peuvent justifier les différences de taux de croissance nationaux.
Morvan [1991], p. 221
Babbage C. [1832], On the Economy of Machinery and Manufactures.
« The extension of the division of labor can and was necessarily leading to the establishment of large factories. Indeed, Babbage provides the first extended discussion in the literature of economics of an issue of immense future significance: the economies associated with large‑scale production », Rosenberg [1994].
Graham F. [1923], « Some Aspects of Protection Further Considered », Quarterly Journal of Economics, vol. 37, pp. 199‑227.
Knight F. [1924], « Some Fallacies in the Interpretation of Social Costs », Quarterly Journal of Economics, vol. 38, pp. 582‑606.
« If the economies of scale are internal to the firm there can be no competition and one has to deal explicitly with monopoly », Helpman [1984], p. 332.
« In practice, it is likely that one of the most important sources of economies of scale (and of imperfect competition) lies in the dynamic process by which firms and industry improve their technologies », Helpman ‑ Krugman [1985], p. 38.
« The comparison of equilibria involved in comparative statics exercises ‑ such as the comparison of autarky with free trade ‑ should be understood as a comparison between two alternatives histories, not as a change that takes place over time. (...) The question is not where you are after trade compared with where you were before, but where you are after trade compared with where you would have been without trade », Helpman ‑ Krugman [1985], p. 39.
Cecchini P. [1988], The European Challenge, 1992: the Benefits of a Single Market, Gower Press, Brookfield.
« More innovation, faster productivity gains, greater investment and higher output growth », Baldwin [1992], p. 248.
« Medium‑term growth effect ».
Caballero R. ‑ Lyons R. [1989], « Increasing Returns and Imperfect Competition in European Industry », Columbia University, Department of Economy, Discussion Paper, no. 427, May et Caballero ‑ Lyons [1989].
Hall R. [1988], « Intertemporal Substitution in Consumption », Journal of Political Economy, vol. 96, no. 2, April, pp. 339‑357.
« If the data had its way, the value of a would be pretty close to one, not one‑third. There would then be no need for a time trend to explain growth. Consequently the technological progress term would be largely extraneous », Baldwin [1992], p. 256.
« These figures suggest that it was not the facts that told us we had to juggle the theory to account for a time trend. Rather it was the traditional theory that told us we had to juggle the facts to get a time trend into the data », Baldwin [1992], p. 256.
Voir p. 49.
Voir p. 209.
« One notices for instance that the diffusion of new technologies is very often faster in countries which produce these technologies », Amable [2000], p. 427.
Voir p. 463.
« The removal of hundreds of small trade barriers could allow a potential innovator to spread the R&D costs over more units of output, making innovation more profitable », Baldwin [1992], p. 261.
Krugman P. [1988], « Endogenous Innovations, International Trade and Growth », SUNY‑Buffalo Conference on Development.
« This paper shows that is possible to quantify, at least roughly, several types of dynamics effects of the 1992 liberalization. Dynamic effects may still be poorly understood. They are not, however, impossible to measure », Baldwin [1992], p. 270.
« In A scandal in Bohemia, Sherlock Holmes tells Watson that it is a capital mistake to theorize before having the facts, since insensibly one juggles facts to fit theories, not theories to fit facts. It would appear that much of the empirical work on traditional growth ignored this wisdom », Baldwin [1992], p. 254.
« There are of course other approaches to increasing returns, notably the imperfect‑competition, static approach prominent in international trade theory, pioneered by Elhanan Helpman, Paul Krugman and other, and the deterministic‑dynamic approach of Paul Romer and others who have explored endogenous growth powered by increasing returns mechanisms », Arthur [1994], pp. 2‑3.
slate.msn.com.
Voir http://slate.msn.com/default.aspx?id=2485 pour le contenu de la discussion et les différents arguments avancés.
« An Increasing Returns Chronology », titre donné par Krugman.
Dixit A. ‑ Stiglitz J. [1977], « Monopolistic Competition and Optimum Product Diversity », American Economic Review, vol. 67, no. 3, June, pp. 297‑308.
Dixit A. ‑ Norman V. [1980], Theory of International Trade: a Dual General Equilibrium Approach, Cambridge University Press, Cambridge.
« New trade theory ».
« The extent and nature of increasing returns in European industries is a topic of lively debate. Although it is believed that the realization of potential economies of scale represents a clear gain, empirical evidence on their extent is not conclusive. To quantify and measure the different types of scale economies remains difficult and uncertain », European Commission [1997], p. 28.
Voir p. 210.
Voir p. 219.