a – La critique des positions de l’économie politique

La partie critique des écrits de P. Buchez, à l’instar des saint-simoniens, de P. Leroux ou encore de V. Considérant, peut certes, se comprendre comme une « réaction sentimentale » au progrès de l’industrialisme qui marque la société française en ce début du XIXe siècle 523 . Les intérêts matériels ne suffisent pas dans cette perspective à garantir la cohésion sociale ; ils doivent être complétés de mobiles sociaux qui impriment en chaque personne un sentiment d’appartenance social. Mais il faut aussi considérer l’analyse critique de P. Buchez comme un outil méthodologique dans la mesure où elle permet d’une part de délimiter le cadre théorique de la réforme sociale, et d’autre part, d’établir les avantages attendus de la nouvelle organisation associative comparativement au système économique actuel 524 . Partant par ailleurs de l’hypothèse, fidèle ici aux enseignements de Saint-Simon, selon laquelle les institutions sociales ne sont que le résultat d’idées en actes, P. Buchez opère deux types de critiques : une première relative aux principes théoriques développés par les économistes, d’une part, et, une seconde qui découle de la première sur les effets pratiques de la théorie économique.

Notes
523.

E. Halévy [Op. cit., p. 28].

524.

Voir sur ce point précis F. A. Isambert [Op. cit., p. 71].