2.2) Une organisation économique fondée sur l’association

L’association constitue le nouveau milieu social censé, selon C. Fourier et V. Considérant, conduire aux conditions d’une organisation économique répondant aux objectifs d’efficacité économique et de justice sociale 701 . Elle assure d’abord la cohésion sociale, car ‘« l’état d’association ou l’état sociétaire suppose en effet que les individus associés’ ‘ coordonnent leurs forces, leurs fonctions et leurs travaux dans une oeuvre d’ensemble »’, mais aussi la liberté de chacun des associés, car elle induit que la « coordination soit volontaire et non forcée », et enfin la justice car ‘« les fruits du travail’ ‘ commun (sont) partagés aux associés d’après une règle acceptée par eux, comme satisfaisant à l’idée qu’ils ont du droit de chacun vis-à-vis de tous »’ 702 . Mais l’association reste d’abord un principe économique favorable à la production des richesses amenant ainsi une réponse aux premiers besoins matériels des classes les plus pauvres de la société. En ce sens, la fin économique prévaut sur tous les objectifs en termes de justice sociale 703 . Ce n’est qu’après avoir atteint ce premier but économique que les questions de répartition pourront être traitées. Il y aura équité dès lors que chaque associé recevra une ‘« part proportionnelle au concours par lui apporté à la production »’ 704 ; celle-ci se mesure par le travail fourni, le capital placé et le talent exercé dans la production associative.

Le principe d’association permet d’organiser rationnellement la production et la répartition des activités économiques améliorant ainsi la situation matérielle des travailleurs aujourd’hui exploités dans le système concurrentiel. Mais au-delà de cette perspective économique, la pratique associative va aussi être favorable aux progrès moraux des membres de la société. L’action intéressée parce qu’elle contribue à augmenter le produit de l’association devient profitable à tous les co-associés et œuvre ainsi à l’intérêt général. La satisfaction de l’intérêt personnel loin d’être exclue devient une condition nécessaire de la cohésion sociale au sein de l’association. En permettant en effet de combiner les intérêts individuels matériels de chacun à l’intérêt collectif, l’association transforme les comportements égoïstes du système concurrentiel en des actions solidaires au sein d’une organisation d’associés 705 . Cette dernière détient la propriété remarquable d’intéresser les associés à la situation d’autrui dans la mesure où le bien-être économique de chacun en dépend. L’intérêt individuel dans cette perspective est d’autant plus efficace économiquement si sa réalisation présuppose une solidarité réciproque. En d’autres termes, V. Considérant remet en cause sur ce point l’argument selon lequel l’organisation économique productive et le sentiment social sont antagoniques et qu’il est par conséquent légitime pour l’économie politique de faire abstraction des mobiles d’action désintéressés. Il y a donc progrès moral par l’association non que celle-ci supprime l’intérêt individuel mais parce qu’elle transforme une pratique égoïste en une activité bénéfique à la collectivité.

Les objectifs de la réorganisation sociale sont donc sensiblement identiques à ceux de P. Enfantin. Il s’agit d’organiser rationnellement la production et la distribution par le principe d’association afin de répondre à plusieurs objectifs. Nous en noterons quatre ici. Premièrement, à l’efficacité économique ; l’association permet de baisser les prix et d’élever le niveau de la production en évitant les gaspillages inhérents à une organisation « morcelée » soumise à la concurrence. Deuxièmement, à la cohésion sociale par des rapports sociaux stables et pacifiés ; l’association partant d’initiatives libres et volontaires concilie les besoins particuliers et écarte de fait le développement de conflits d’intérêts. Troisièmement, à la justice sociale ; la répartition des produits du travail est effectuée en proportion de la mise de chacun des associés et de plus chaque travailleur trouve une activité productive qui lui permette de satisfaire ses besoins essentiels. Enfin, quatrièmement, au progrès moral ; l’action économique combine désintéressement et intérêt personnel.

Mais au-delà de cette identité apparente des objectifs poursuivis par P. Enfantin et V. Considérant, des différences apparaissent sur les modes de diffusion et sur l’organisation interne de l’association.

V. Considérant ne compte pas sur l’organisation financière pour opérer le changement social attendu, effectuant même comme on l’a vu précédemment une critique virulente du système commercial et financier 706 . Il mise sur les effets d’imitation d’une expérience localisée réussie pour diffuser efficacement l’association à l’ensemble du corps social. Le but de l’‘« école sociétaire » est « d’obtenir une décisive expérience de l’ordre sériaire appliqué à une organisation purement industrielle, et qui restera entièrement soumise à la loi civile, à la loi morale, à la loi politique et à la loi religieuse du pays au sein duquel elle sera exécutée »’, et, qui par les conséquences en termes de bien-être économique et moral qu’elle apportera opérera la réforme des conditions de l’industrie et du travail désirée 707 . Confiant dans la supériorité économique de l’association sur la concurrence, V. Considérant suppose que les résultats positifs des pratiques associatives suffiront à convaincre les travailleurs de s’associer et partant de surmonter leur manque d’éducation économique. Il reprend en 1848 son idée initiale de diffusion par imitation ; il s’agit toujours de développer une association libre et volontaire ‘« dont les riches et les aristocrates eux-mêmes voudront prendre l’initiative en tout pays »’ du fait des gains en capital que les associés auront perçus 708 . Il la propose même le 14 avril 1849 devant l’Assemblée Constituante demandant l’appui transitoire de l’Etat pour établir l’« expérience d’une commune sociétaire » 709 .

En ce qui concerne l’organisation interne de l’association, elle repose à notre sens sur trois caractéristiques majeures.

1. Premièrement, sur la reconnaissance des inégalités en termes de travail fourni, de capital apporté et de talent exercé dans la production collective. L’association ne fonctionne pas sur les mêmes principes que la communauté. Dans cette dernière, l’égalité est de mise à la fois dans la distribution des activités productives et dans la distribution des rémunérations 710 . Bien qu’elle permette souvent d’obtenir une augmentation des richesses produites, elle entrave par son principe égalitaire les libertés individuelles. A l’inverse, dans l’association, il y a ‘« concours de chacun à la production suivant ses moyens, et rétribution de chacun proportionnellement à son concours »’ 711 . Il est dans l’intérêt de chaque associé que ce soit les personnes disposant des capacités les plus élevées dans la gestion des activités productives qui dirigent effectivement l’association afin d’atteindre un rendement productif maximal 712 . A cette première inégalité dans la distribution des fonctions productives s’ajoute donc une seconde inégalité dans la rémunération du travail qui est rétribuée suivant la nécessité des besoins auxquels il répond et de l’utilité qu’il apporte à la production collective. On peut ici supposer que la détermination du niveau du salaire, chez V. Considérant à l’instar de C. Fourier, pour un travail donné tient aussi compte des conventions sociales suivies par les différentes associations. Car outre le critère de l’utilité sociale, C. Fourier mesure la valeur de la production, en raison positive de la contribution de celle-ci à la cohésion sociale, en « raison mixte » des obstacles auxquels sont confrontées les activités productives, et enfin, en raison négative de l’attraction qu’exerce le travail réalisé 713 . Cette première rémunération du travail individuel est complétée d’une seconde rémunération tenant compte du capital et du talent apportés par chaque associé 714 . V. Considérant entend bien constituer une nouvelle propriété fondée sur le droit au travail mais l’établissement de cette « propriété collective » ne saurait fonctionner sur un partage égalitaire des fonctions et du produit de l’association. La nouvelle organisation sociale suppose non ‘« la promiscuité et la communauté égalitaire, confuse et barbare, mais […] l’association hiérarchique, volontaire et savamment combinée, de toutes les propriétés individuelles »’ 715

Cette organisation du travail consistant à distribuer aux associés compétents les fonctions hiérarchiques vise avant tout à produire la plus grande richesse possible qu’il convient ensuite de distribuer suivant le concours apporté par chacun des ‘associés’. Les besoins économiques priment sur les objectifs d’harmonie sociale d’une part et d’élévation morale des membres de la société d’autre part. Il est aussi illusoire espérer atteindre l’équité sociale si un minimum de satisfaction matérielle n’est pas assuré pour les classes sociales les plus pauvres. Le droit au travail, introduit par C. Fourier puis repris par l’« école sociétaire » 716 , constitue à ce titre une condition nécessaire à l’obtention d’une rémunération minimale du travail garantie pour les membres de la société. Cette inégalité dans la distribution des activités de production et dans la rémunération des tâches productives est dans le même temps parfaitement reconnue, car l’associé situé au bas de l’échelle sait qu’il profitera des efforts des autres membres de l’association. Mais cette reconnaissance repose sur deux points. D’abord, sur l’alternance des fonctions productives dans l’association ; un associé occupant un poste peu valorisé dispose dans d’autres domaines de certaines compétences qu’il sera à un moment ou à un autre amené à exercer renversant ainsi sa position dans la hiérarchie. La cohésion sociale sera d’autant plus forte que les inégalités et les occasions d’alternance seront nombreuses 717 . Enfin, cette distribution des fonctions dans l’association est reconnue car la mesure de la valeur de la personne, donc de ses capacités, repose sur un jugement réciproque des compétences de chacun des associés ; chaque travailleur en effet est jugé selon ses aptitudes et est conduit aussi à apprécier les autres associés : ‘« vous faites sur les autres la justice que les autres font sur vous ; c’est la justice sociétaire »’ 718 .

2. Le fonctionnement interne de l’association, deuxièmement, ne remet pas en cause la propriété individuelle. Chaque travailleur s’engageant dans l’association soit par le travail, soit par le travail et le capital, dispose d’un titre sur le fonds de l’association, titre correspondant à des ‘« actions hypothéquées sur les terres, les constructions, les produits, les richesses »’ 719 dont les dividendes sont laissés à leur libre disposition. Aucune contrainte n’est ainsi apposée sur l’utilisation des gains obtenus par cette « propriété actionnaire » 720 . L’associé conserve donc la propriété du produit de son travail et éventuellement des capitaux investis.

L’organisation commerciale et financière existante multiplie les pratiques d’ « accaparement » et de spoliation ; l’association remédie en premier lieu à ce dysfonctionnement du régime concurrentiel de l’économie. Celle-ci trouve en second lieu un stimulant supplémentaire à la production dans la propriété. V. Considérant reprend ici mot pour mot l’idée avancée par C. Fourier : ‘« l’esprit de propriété est le plus fort levier qu’on connaisse pour électriser les Civilisés : on peut, sans exagération, estimer au double produit le travail’ ‘ du propriétaire, comparé au travail servile ou salarié »’ 721 . De plus, la « propriété phalanstérienne » n’est pas menacée comme peut l’être la propriété foncière ou manufacturière de l’organisation concurrentielle car elle est partagée par tous les membres de l’association qui se voient attribuer un titre de propriété dès lors qu’ils s’engagent dans l’activité associative soit par le travail soit par le travail et le capital. Cet accès généralisé à la propriété permet enfin de développer au sein des classes travailleuses l’« esprit d’ordre et de stabilité » 722 .

Un dernier mot doit être dit ici sur les rapports entre associations. Quels types de relations en effet les organisations industrielles établissent-elles compte tenu de la nouvelle forme donnée à la propriété individuelle ? Il y a nécessairement concurrence entre les associations qui contribue à augmenter la productivité du travail et les quantités produites, mais selon V. Considérant, elle ne conduit pas aux effets dépréciatifs sur les rémunérations du travail car « une Phalange ne peut pas être en perte sur tous les produits à-la-fois ; et les Phalanges sont réciproquement tributaires les unes des autres » 723 . En fait, chaque association est composée de différentes productions réalisées par des « séries » ; celles-ci comprennent des groupes de travailleurs volontairement unis « par un penchant affectueux, et par un goût commun pour la fonction du Groupe » 724 . Il s’exerce au sein de chaque groupe et entre groupes une concurrence qui incite à l’amélioration des processus de production et partant à la hausse des richesses produites. Ainsi, l’intérêt de chaque groupe consiste à obtenir la part du produit de la série la plus importante, tout comme l’intérêt de chaque série est aussi de disposer de la portion du revenu de la phalange la plus conséquente ; ce mécanisme pouvant aussi se transposer au niveau de l’organisation sociale dans son ensemble. Or, on sait qu’au sein de chaque série, les travailleurs alternent leurs fonctions ; l’organisation du travail pratiquée évite la naissance d’un esprit corporatif et exclusif. La coordination des intérêts est donc assurée dans l’association par la convergence des activités productives sur un même objectif, à savoir l’augmentation des richesses produites, mais cette convergence est d’autant plus optimale qu’elle s’appuie sur le développement d’une concurrence entre les productions réalisées, tempérée par le principe de l’alternance des fonctions au sein de chaque série 725 . Il s’agit de subordonner chaque intérêt particulier à un intérêt collectif. V. Considérant transpose ensuite ce mécanisme de la commune à la société. Quatre étapes sont ainsi distinguées. Dans le groupe, où joue l’« esprit de corps », dans la phalange, où le civisme permet la convergence des séries, dans la Nation où l’union des phalanges est assurée par le sentiment patriotique, et enfin, au niveau des relations internationales où l’« Unitéisme collectif » garantit des échanges non conflictuels entre Nations 726 .

Il convient d’abord d’organiser localement l’association dans les différentes branches de la production puis de transposer ce mode de fonctionnement à micro-échelle à un niveau supérieur dans les rapports entre associations au sein de la Nation, et enfin, aux relations internationales 727 . Et parce que l’association conduit à une hausse des richesses produites, il est de l’intérêt de chaque travailleur, de chaque groupe, de chaque série, de chaque phalange et de chaque Nation d’établir des rapports d’échange durables et stables, condition nécessaire du progrès économique. L’intérêt général prévaut donc sur les intérêts individuels. C’est par l’expansion des relations économiques au travers de la diffusion du principe d’association qu’est ainsi obtenue la paix sociale 728 . C. Fourier et V. Considérant rejoignent sur ce point Saint-Simon et les saint-simoniens.

3. Troisième et dernière caractéristique de l’organisation interne de l’association, le travail devient contrairement aux saint-simoniens non plus une source de sacrifice individuel mais une fin en soi. Pour V. Considérant, il convient d’adapter l’organisation du travail de manière à ce qu’il soit attrayant, qu’il soit recherché pour la satisfaction que sa pratique apporte. Suivant l’idée que la « nature humaine » reste une donnée sur laquelle il n’est possible d’effectuer aucun changement, toute réorganisation devra dès lors nécessairement reposer sur un changement de l’organisation sociale de façon à ce qu’elle « s’accommode à l’organisme passionnel de l’homme » 729 . La liberté donnée à chaque travailleur dans le choix du groupe au sein duquel il désire exercer son activité et du travail qu’il entend réaliser, constitue une première condition pour aboutir à un travail attrayant. La seconde condition requiert que le travail effectué soit suffisamment rémunéré. Enfin, la troisième condition demande que le travail soit organisé suivant la « loi d’industrie -attrayante » qui comprend trois composantes principales 730 . Une première consiste à ce que les intérêts individuels concourent au même objectif de production ; la division du travail au sein de chaque groupe doit ainsi être particulièrement bien développée afin que l’indépendance de chaque travailleur soit assurée et que s’opère une émulation et une solidarité d’actions au sein de l’activité industrielle entreprise 731 . La seconde composante repose sur l’alternance des fonctions ; chaque travailleur doit être assuré qu’il pourra choisir les travaux auxquels il désire se consacrer et qu’il pourra en changer à sa guise. Sous cette condition, le travail n’est plus contraint et dévalorisant, mais devient source de plaisir 732 . Enfin, la troisième composante suppose que la concurrence continue à exercer une fonction importante dans les branches industrielles ; celle-ci doit s’exercer autant dans l’atelier de production qu’entre les différentes activités productives. ‘« Le développement des rivalités industrielles dans [l’]organisation industrielle »’ quand elles se combinent au principe d’association conduit à la fois à une hausse de la productivité du travail et à une amélioration de la qualité des produits fabriqués 733 .

La solution à la question sociale vise donc un changement des conditions économiques de la production et de la répartition. Il s’agit de substituer au salariat le travail associé. V. Considérant maintient cet objectif et tend même à l’accentuer lorsque à partir de 1841 l’« école sociétaire » prend une part de plus en plus active dans le paysage politique de la société française 734 . ‘« Il n’y a plus de salariés ; il ne reste que des associés’ ‘ »’ déclare V. Considérant dès 1834 735 . La révolution de Juillet 1830 a posé le problème de l’‘« émancipation réelle des classes les plus nombreuses et les plus pauvres »’, et, il ne peut se résoudre que par l’abolition du salariat, c’est-à-dire le changement du statut économique du travailleur 736 . V. Considérant s’oppose à la fois aux solutions politiques et aux solutions qui ne font ‘« que coaliser les forces du Travail et du Talent contre celles du Capital »’. Si le principe d’association vise dans un premier temps à émanciper économiquement les travailleurs salariés, il recherche aussi dans un second temps l’amélioration de chaque situation individuelle 737 .

Devant l’attentisme des économistes libéraux hostiles à toute refonte de l’organisation concurrentielle et l’inefficacité des solutions politiques ne s’attaquant pas aux inégalités réelles existantes, V. Considérant propose une alternative économique, l’association, qu’il juge seule capable de conduire au but premier de la société, c’est-à-dire l’amélioration économique des catégories sociales les plus défavorisées. Aussi, à l’instar des saint-simoniens, le développement de l’association obéit à une « loi naturelle » de l’évolution des sociétés. Elle constitue une étape nécessaire du mouvement général des rapports sociaux. Le « Garantisme », période correspondante à l’organisation associative, doit remplacer la « Civilisation », phase dans laquelle se trouvent les sociétés européennes dans cette première moitié du XIXe siècle. Or, bien que la diffusion des institutions économiques du « Garantisme » soit déjà amorcée et soit inéluctable, rien n’empêche aujourd’hui d’en activer le développement par des mesures appropriées 738 . La réalisation de cette période historique de la société est d’autant plus souhaitable car outre qu’elle soit synonyme d’une amélioration de la situation économique des travailleurs, elle garantit aussi l’harmonie des intérêts entre les différentes classes de la société. L’identité des intérêts individuels et de l’intérêt général constitue donc bien le but principal de la doctrine sociale de V. Considérant mais à la différence des économistes classiques, celle-ci va être atteinte non par le principe de concurrence mais par le mode d’association.

Notes
701.

L’association est la formule sociale la mieux adaptée à la « nature de l’homme ». Elle est en effet « la combinaison sociale mathématiquement déduite de la constitution physiologique et morale de l’homme, le moyen capable, enfin, d’utiliser, d’employer au bien, de développer harmoniquement toutes les facultés natives de chaque nature individuelle, dans le sens du bonheur commun et de l’ordre général », V. Considérant [1844 (1836), p. 35].

702.

V. Considérant [1841, extrait du Manifeste de l’Ecole sociétaire cité dans M. Vernus, 1993, p. 221].

703.

V. Considérant [1834a, pp. 294-298].

704.

V. Considérant [Ibid., p. 301].

705.

V. Considérant [Ibid., p. 37].

706.

Voir le paragraphe 1 de ce chapitre.

707.

V. Considérant [Ibid., p. LXXXIV].

708.

V. Considérant [1848, p. 58].

709.

H. Bourgin [1909, pp. 101-102].

710.

« Il y a Communauté là où les individus sont réunis sous un régime rigoureusement égal pour tous, distribuant à tous les mêmes tâches, les mêmes peines, la même rétribution, la même nourriture, etc. », V. Considérant [1834a, p. 355].

711.

V. Considérant [Ibid., p. 362].

712.

L’association deviendra ainsi une « grande société en nom collectif » ou encore une « compagnie de coopérateurs » au sein de laquelle chaque associé apportera son « concours en Capital, Travail et Talent et où il recueillera sa quote-part dans les bénéfices en raison composée de la quantité qu’il aura pu et voulu fournir de ces trois facultés », V. Considérant [Ibid., p. 373 ; p. 375].

713.

Voir M. Laudet [Op. cit., p. 128].

714.

La rémunération de l’associé doit s’effectuer selon C. Fourier pour 5 / 12 au travail, 4 / 12 au capital et 3 / 12 au talent.

715.

V. Considérant [1843, p. 5].

716.

C. Fourier [1966 (1808), p. 265] et V. Considérant [1848, pp. 56-58].

717.

« Les supériorités font les accords, les inégalités font l’harmonie. Celui qui est fort en thème aide dans son travail celui qui est faible et peu avancé dans cette partie ; ce dernier, à son tour, protège l’autre et lui donne des leçons dans un jeu où sa supériorité bien constatée lui a conquis une forte part d’influence. Et plus les catégories sont nombreuses, plus les inégalités diverses et graduées, plus les échanges de secours,  d’aide, de protection sont fréquens, plus il en résulte d’accords, plus ces accords sont larges et brillans », V. Considérant [1834b, p. 273].

718.

V. Considérant [Ibid., p. 286]. Cette justice réciproque transparaît en fait à deux niveaux : au niveau interne de l’association, où chaque travailleur a intérêt à reconnaître l’autre à sa juste valeur s’il ne veut pas lui-même se voir tromper à son tour ; et au niveau des rapports entre associations, où chaque association a intérêt à juger rigoureusement des compétences de chacun de ses membres au risque de voir sa part s’affaiblir dans la production totale et donc son revenu baisser dans le partage effectué entre l’ensemble des associations, V. Considérant [Ibid., p. 287].

719.

V. Considérant [1834a, p. 377].

720.

V. Considérant [Ibid., p. 378].

721.

Et il ajoute : « on devait donc, pour premier problème d’économie politique , s’étudier à transformer tous les salariés en propriétaires co-intéressés ou associés . C’eût été doubler la valeur des journées à gages », V. Considérant [1834b, p. 240].

722.

V. Considérant [1834a, p. 380].

723.

V. Considérant [Ibid., p. 378].

724.

V. Considérant [1834b, p. 28].

725.

V. Considérant [Ibid., pp. 106-108].

726.

V. Considérant [Ibid., p. 112].

727.

« L’application du mécanisme sériaire à la haute gestion du Globe est le seul moyen d’obtenir l’Accord unitaire », V. Considérant [Ibid., p. 115].

728.

Voir le paragraphe 2.3. suivant.

729.

V. Considérant [Ibid., p. 266].

730.

V. Considérant [Ibid., p. 108].

731.

Au sein de l’atelier de travail, « les affections se nouent, le contact échauffe, l’identité du but commun rallie, le sentiment de l’union électrise la masse, l’Accord d’ensemble retentit dans toutes les poitrines à l’unisson, et l’enthousiasme, à qui tout obstacle cède, éclate dans la manœuvre », V. Considérant [Ibid., p. 44].

732.

« Si les séances solitaires, longues, continues, sont insipides et mortelles en industries et en toutes choses, écoutez la voix de la nature, et concluez avec elle que le travail utile ne peut devenir plaisir qu’à la condition d’être exécuté en réunions nombreuses, en séances courtes et variées », V. Considérant [Ibid., p. 58].

733.

V. Considérant [Ibid., pp. 68-74].

734.

Le pouvoir royal (Duc d’Orléans) en place depuis Juillet 1830 reste indifférent aux différents appels de l’« école sociétaire » concernant ses projets de réforme sociale ; cette succession d’échecs incite V. Considérant à entreprendre une carrière politique (elle débute en février 1839 lorsqu’il se présente aux élections législatives de Colmar et Montbéliard). L’engagement politique de l’« école sociétaire » s’affirme réellement le 10 février 1841 par la parution du Manifeste de l’Ecole sociétaire dans lequel les fouriéristes font clairement appel aux intérêts de la classe bourgeoise afin d’opérer le changement social désiré, voir M. Vernus [Op. cit., pp. 68-75.] et H. Bourgin [Op. cit., p. 53].

735.

V. Considérant [1834a, p. 303].

736.

V. Considérant [1848, p. 18].

737.

V. Considérant [1834a, p. 267].

738.

V. Considérant [Ibid., pp. 134-220].