2.2) La Banque d’échange : une association dans l’échange

La Banque d’échange vise d’emblée à l’organisation de la circulation des biens économiques. Elle prolonge en ce sens les idées développées dans les Carnets et dans le Système des contradictions économiques ; présentée une première fois dans l’Organisation du crédit et de la circulation et solution du problème social en mars 1848, P.-J. Proudhon revient à plusieurs reprises sur le sujet conservant toujours à quelques détails près une démarche et un objectif identiques 1064 . En fait, ce projet d’institution bancaire part d’une réflexion préalable sur les fonctions économiques remplies au sein des sociétés modernes par la circulation des biens économiques d’une part et la propriété d’autre part ; la première prévaut sur la seconde mais reste subordonnée aux intérêts que les propriétaires exigent pour le prêt de leurs capitaux (a). Comment, s’interroge P.-J. Proudhon, minorer le poids de ces intérêts dans l’organisation économique et partant de la propriété afin que la circulation des biens économiques puisse se réaliser au moindre coût ? L’association dans l’échange, par l’intermédiaire de la Banque d’échange, constitue la solution préconisée en 1848 et à laquelle P.-J. Proudhon continuera d’adhérer jusqu’à De la capacité des classes ouvrières, ouvrage posthume publié en 1865 (b).

Notes
1064.

C. Gide et C. Rist signalent une différence de taille entre le projet de la Banque d’échange et la Banque du peuple créée le 31 janvier 1849, puisque cette dernière est constituée à l’aide de capitaux alors que l’effet attendu de la première, le crédit gratuit, suppose l’absence d’apports de capitaux extérieurs, C. Gide et C. Rist [Op. cit., pp. 352-353].