CONCLUSION SUR LE PREMIER « TEMPS FORT » (1830 – 1852)

L’idée d’association, dans cette première partie, de P. Enfantin jusqu’à A. de Tocqueville, et en y incluant P.-J. Proudhon, ne peut se comprendre si l’on ne tient pas compte de son contexte de formulation. Les écrits étudiés constituent en premier lieu des réactions critiques à l’encontre des effets sociaux du développement économique de la société française de ces premières décennies du XIXe siècle. La question sociale naît de la contradiction entre l’égalité politique, promulguée sous la Révolution française, et l’inégalité économique, résultant des nouvelles institutions économiques de la propriété privée et de la libre concurrence ; l’industrialisation 1130 a bien permis d’augmenter le niveau des richesses produites mais leur répartition n’assure pas la résorption des inégalités sociales, voire tend même à les accentuer. Les auteurs ici étudiés condamnent ces nouvelles règles de l’organisation économique, inspirées, selon eux, de l’économie politique classique. Ils en critiquent en même temps les fondements individualistes.

Ils apportent à la question sociale, problème relevant à la fois du politique et de l’économique, une réponse économique, l’association, prenant le parti opposé du postulat classique de l’intérêt individuel. L’association n’est pas en effet qu’une solution au paupérisme ouvrier, mais aussi à la fois un mode d’organisation collective et un principe de comportement reposant sur des valeurs de désintéressement : la philanthropie chez P. Enfantin, le dévouement chez P. Buchez, la solidarité chez P. Leroux, ou encore le sentiment social chez V. Considérant. A ce titre, la littérature sur l’association relève à la fois d’un enjeu politique et social, la propriété privée du capital n’empêche-t-elle pas la baisse de la pauvreté ?, et, d’un enjeu théorique, le principe de l’intérêt individuel constitue-t-il effectivement le mobile prédominant de l’action économique ? Ces premiers auteurs subordonnent explicitement la liberté économique relevant de l’intérêt individuel au devoir social inhérent à l’association, mais en fondant le comportement désintéressé sur un engagement volontaire et non contraint. Si P. Enfantin, avec les saint-simoniens, a du mal à établir un projet économique et politique dénué de tout pouvoir coercitif, P. Buchez, P. Leroux et V. Considérant semblent beaucoup mieux respecter le but individualiste de leurs doctrines sociales. Transposées dans une perspective contemporaine, leurs réformes économiques, à l’instar du nouveau « socialisme civil », visent à subordonner l’égalité politique et la liberté économique à la « solidarité réciproque » sous-tendue par l’association ; la démocratie réelle sera atteinte, note B. Théret, lorsque ‘« l’autorité souveraine sera le monde de la vie et les pouvoirs économiques et politique devront être soumis à l’autorité de la société civile’ ‘ régie par le principe de solidarité réciproque »’ 1131

Pourtant, A. de Tocqueville, les économistes libéraux du Journal des Economistes, et, P.-J. Proudhon ne manquent pas de critiquer les réformateurs sociaux pour le principe autoritaire sur lequel aboutirait nécessairement l’économie associative. A. de Tocqueville a parfaitement conscience du fait que les nouvelles sociétés démocratiques fondées sur le principe égalitaire ne conserveront leur stabilité qu’au prix de certains sacrifices de la part de leurs membres. L’association constitue une des modalités possibles de réalisation du devoir social, mais ce dernier ne saurait, pour éviter tout dérive autoritaire, prévaloir sur les libertés individuelles. Par conséquent, l’intérêt individuel prime sur le désintéressement. Les économistes libéraux réfutent d’emblée la pertinence du désintéressement, non pas qu’ils en nient l’existence, mais simplement parce qu’ils en font un principe résiduel, affectant que faiblement les activités économiques, et, qu’à ce titre, il ne peut pas constituer un mode d’organisation de l’économie. Quant à P.-J. Proudhon qui partage en partie ce dernier argument, il condamne davantage l’idée d’association, ou de communauté, pour les dérives autoritaires qu’elle présuppose. Il développe cependant une nouvelle conception de l’association, non plus fondée sur le désintéressement des socialistes, ni sur l’« intérêt bien entendu  » des économistes, mais sur la justice, ou la mutualité. Cette dernière résulte de la capacité autonome de la personne d’une part, à procéder à une évaluation critique de ses fins, et d’autre part, à créer et à suivre, à la suite de cette autocritique, ses propres règles de conduite, basées sur la considération et le respect du bien d’autrui 1132 . L’apprentissage individuel et social constitue déjà un thème important dans les premiers écrits des réformateurs sociaux étudiés ici, notamment chez P. Enfantin, P. Buchez et P. Leroux, mais premièrement, il s’inscrit chez ces derniers dans une conception déterministe de l’évolution sociale, la période de synthèse, l’association, résultera inévitablement, de la période critique, l’organisation économique actuelle fondée sur la concurrence et la propriété privée du capital ; et deuxièmement, c’est bien dans les écrits de P.-J. Proudhon qu’à notre sens cette notion d’autonomie est le plus explicitement développée et affirmée 1133 . En outre, pour ce dernier, il s’agit de développer un principe moral, la justice, non un sentiment social relevant du désintéressement.

La notion de désintéressement est donc envisagée sous trois registres différents.

  1. Un premier initié par les saint-simoniens et prolongé par les socialistes associationnistes subordonnant l’intérêt individuel au désintéressement ; la réorganisation économique impose des sacrifices volontaires de la part des membres de la société au détriment de leurs fins personnelles. Seule la doctrine sociale de P. Enfantin reste ambiguë quant aux types d’actions requises pour la nouvelle organisation associative. Il s’agit, pour les autres auteurs, d’un désintéressement garant des libertés économiques. En effet, soulignent-ils, si l’action désintéressée est nécessaire pour des objectifs d’efficacité économique, de cohésion sociale et de justice, elle n’est pas exclusive et présuppose la reconnaissance de l’intérêt individuel. Par conséquent, la solution à la question sociale ne dépend ni de la contrainte, ni des effets escomptés de la liberté économique, mais d’abord de l’engagement volontaire des membres de la société sur des projets économiques et sociaux communs supposant le développement de comportements solidaires mutuelsL’intervention de l’Etat est néanmoins prescrite pour ces auteurs dans certaines circonstances. L’association demeure malgré tout le type d’action prédominant de leurs réformes sociales respectives.. Le respect des intérêts particuliers n’entraîne pas le fonctionnement indépendant d’une sphère réservée aux activités économiques motivées par la recherche de gain individuel, mais conduit bien à une économie uniquement composée d’associés décidant collectivement des choix de la production et de la répartition des richesses. Deux conséquences peuvent en être déduites : d’une part, les prérogatives de l’Etat procèdent des décisions prises par la majorité des associésTous les auteurs étudiés n’ont pas spécifiquement abordé cette dernière question. Cette première conséquence n’a donc de valeur ici qu’à titre d’hypothèse. ; les réformateurs sociaux ne font donc pas de l’action économique et sociale de l’Etat (la bienfaisance publique principalement) une alternative viable à la résolution du paupérisme ouvrier. L’association, d’autre part, constitue essentiellement un moyen économique collectif visant la satisfaction des intérêts de chacun des associés ; le socialisme associationniste est « socialiste » par ses moyens mais profondément « individualiste » quant à ses fins.
  2. Le second registre, développé par A. de Tocqueville et les économistes libéraux, suppose la prédominance de l’intérêt individuel sur le désintéressement. S’ils reconnaissent la nécessité du sacrifice individuel, celui-ci ne doit pas imposer la moindre contrainte à la liberté économique, ou du moins procéder d’un engagement volontaireIl n’y a sur ce point aucune différence entre les auteurs « associationnistes » (hormis peut-être P. Enfantin) et les économistes libéraux : ils supposent communément l’hypothèse d’actions volontaires et libres. . C’est pourquoi, il ne peut que rester dépendant de l’intérêt individuel dans la mesure où ce dernier constitue le principal mobile des activités économiques. Outre que l’action intéressée peut relever de la « nature humaine » pour certains économistes, elle est aussi une condition d’efficacité économique ; hypothèse prenant le parti opposé des réformateurs sociaux corrélant désintéressement et développement économique. La solution à la question sociale repose en premier lieu sur l’action de la liberté économique. Si la société française dans cette première moitié du XIXe siècle demeure affectée par des inégalités sociales, la cause principale en est imputée aux conduites « immorales » ; l’amélioration des conditions économiques et sociales dépend des efforts individuels non d’une réorganisation économique qui ne ferait que conforter les écarts de richesse existants, les plus défavorisés ne modifieraient pas leurs comportements imprévoyant et dispendieux, et, légitimer une distribution injuste des richesses, les personnes les plus riches seraient contraintes de partager le produit de leur effort productif. Certains économistes libéraux, auxquels on ajoutera ici A. de Tocqueville, conviennent cependant, dans certaines situations, de la nécessité d’un changement institutionnel partiel ; celui-ci prendra la forme soit d’une intervention économique et sociale de l’Etat, mais cette option ne devra être qu’exceptionnelle et non régulière, soit de l’action associative ; c’est surtout cette dernière alternative que nous avons précédemment développée. Elle est particulièrement explicite chez A. de Tocqueville modérant le libéralisme auquel sont attachés généralement ses écrits. Elle pose davantage de problèmes chez les économistes libéraux du Journal des économistes parce qu’elle sert plus à établir les « lois naturelles » de l’organisation économique qu’à valider le principe de la réforme économique, même partielle ; le recours à l’association, pour F. Bastiat notamment, vise à accentuer l’action de la liberté économique sur la production et la distribution des richesses.
  3. Le troisième registre, enfin, développé dans cette première partie par P.-J. Proudhon, récuse d’emblée les deux précédentes options. La solution à la question sociale n’est pas à rechercher dans les conséquences de la liberté économique ou du devoir social, mais dans l’application de la justice aux échanges économiques. Le principe de mutualité, pour P.-J. Proudhon, préserve l’indépendance individuelle et garantit l’équivalence des valeurs des biens échangés. Il n’est donc pas une forme de désintéressement car aucun sacrifice individuel n’en est attendu. Il ne répond pas non plus de l’« intérêt bien entendu » car il n’exclut pas la réalisation volontaire de comportements désintéressés. De plus, l’« association mutuelliste » rejette la recherche du gain matériel ; elle vise la satisfaction des besoins des consommateurs par le développement d’une économie fondée sur des rapports d’échanges réciprocitaires proscrivant l’intérêt du capital et la constitution de bénéfices que les associés se répartiraient entre eux. P. Enfantin, P. Buchez et P. Leroux poursuivent un objectif identique en préconisant une modification de la fonction du capital par l’association dans la production ; le capital, devenant la propriété collective des associés, est distribué suivant leurs capacités respectives, mais ce dernier continue à faire l’œuvre d’une rémunération compte tenu des résultats obtenus par l’association ; tel n’est plus le cas dans l’« association progressive ». P.-J. Proudhon recherche en effet la suppression complète de l’intérêt du capital ; le capital se formant alors sur les débouchés certains de la consommation.

A ces trois registres sont donc rattachés trois ordres de réponses possibles à la question sociale. Elles présentent toute la caractéristique commune de se référer à l’idée d’association, mais en lui prêtant des définitions, des usages et des objectifs différents, voire contrastés.

  1. Dans le premier cas, l’association détermine l’organisation de la production et s’étend à la répartition des richesses. Pour P. Enfantin, l’association permet la rationalisation des activités productives en fournissant aux producteurs suivant leurs capacités le capital nécessaire à leurs projets. La distribution des biens produits s’effectue ensuite suivant le résultat productif de chacun des associés. Le but de l’association n’est pas égalitaire bien que son fonctionnement, en permettant d’organiser efficacement et équitablement l’économie, doit permettre l’amélioration des intérêts de tous les associés comparativement à la société divisée entre la classe minoritaire des oisifs et la classe la plus nombreuse des producteurs. L’action associative revêt d’emblée une nature plus sociale dans les écrits de P. Buchez et de P. Leroux. Outre qu’elle permette la coordination des intérêts individuels à l’intérêt général, constituant d’ailleurs un objectif de l’association saint-simonienne, P. Buchez et P. Leroux prévoient l’institution d’une solidarité volontaire entre associés passant pour le premier par le versement d’une partie des intérêts du capital au fonds social « inaliénable et indissoluble » de l’association, et pour le second, par des redistributions au sein de l’association des plus capables au moins capablesNous omettons volontairement ici l’autre possibilité que P. Leroux développe définie par le traitement égalitaire des besoins individuels (1ère partie, chap. 3, § 3). . L’association avec V. Considérant garantit en plus le droit au travail. Mais au-delà des différences ici notées, et de celles que nous avons pu développer précédemment, et que nous sommes loin d’avoir toute répertoriées, une propriété commune structure ces écrits. Ils font tous en effet de l’association un moyen économique efficace et supérieur à la concurrence de l’économie politique classique. Elle apporte ainsi une réponse satisfaisante aux principes de la Révolution française de 1789 d’égalité politique et de liberté économique. Pour autant, il s’agit d’une égalité relative car l’association induit une organisation hiérarchique reconnue et acceptée fondée sur la recherche de l’utilité maximaleCet objectif productiviste reste très marqué dans les écrits de P. Enfantin. Il est davantage implicite chez les autres auteurs mais néanmoins présent puisqu’il constitue une des conditions de la réussite de l’économie associative et de l’efficacité économique de l’action désintéressée.. Aussi, s’agit-il d’une alternative économique à un problème à la fois politique et économique, basée sur l’engagement volontaire, et, visant la diffusion complète du principe associatif à la production et à la répartition des richesses. L’association constitue enfin un lieu d’apprentissage et de développement des devoirs sociaux qui incombent à chacun des membres de la société. Elle inscrit les activités économiques dans un environnement social et détermine pour chaque associé un sentiment d’appartenance sociale dont dépend sa liberté économique.
  2. Dans le second cas, la solution à la question sociale repose avant tout sur une réforme morale des conduites individuellesLe contenu économique des écrits d’A. de Tocqueville reste trop modeste pour que l’on puisse établir des conclusions définitives. C’est pourquoi, nous ne l’incluons pas dans ce qui suit.. L’idée d’association, lorsqu’elle est étudiée, se réfère davantage à la société de capitaux (société en commandite, société en nom collectif, etc.) qu’à la société de personnes (associations ouvrières de production, etc.). Dans la première forme, les associés ne s’engagent que sur leurs capitaux, même s’ils participent à l’activité de l’organisation collectiveSelon la législation en vigueur, l’associé pourra être responsable des dettes de l’association au-delà de ses seuls engagements financiers, mais il s’agira toujours d’une responsabilité financière. , alors que dans la seconde forme, ils s’engagent à plusieurs titres ; d’abord comme membres de l’association, c’est-à-dire qu’ils deviennent partis prenantes des décisions prises par l’association et participent à sa gestion, ensuite comme participants aux activités économiques de l’association en tant que salariés, gérants, etc., enfin comme propriétaires collectifs du capital social de l’association. Dans la société de personnes, l’engagement de l’associé dépasse la simple participation financière. L’association des économistes libéraux ne vise pas un but égalitaire en ce qu’elle récompense les efforts individuels de chacun des associés. Elle repose de fait sur la reconnaissance des fonctions du capital et du travail et une organisation concurrentielle de la production et de la répartition des richesses. Si les économistes libéraux conviennent de l’existence d’une solidarité entre les associés, elle n’est pas sociale, mais naturelle fondée sur l’interdépendance des besoins individuels. Par conséquent, la question sociale, dont ils ne récusent pas la réalité, ne sera résolue que par l’acquisition d’une nouvelle morale, de la responsabilité et de la prévoyance individuelles, et non, comme le supposent les réformateurs sociaux, sur une transformation des conditions sociales dans lesquelles sont entreprises les activités économiques.
  3. Enfin, dans le troisième cas, l’« association mutuelliste » doit être resituée dans la critique que P.-J. Proudhon développe à l’encontre de l’association socialiste. Ainsi, ne vise-t-elle pas à satisfaire les intérêts des producteurs mais les intérêts à la fois des producteurs et des consommateurs, recherchant la satisfaction des besoins des consommateurs. Pourtant, le projet d’association saint-simonien, la plus marquée par sa nature « productiviste », a pour but aussi de mettre fin aux écarts existants entre les offres de la production et les demandes de la consommation, et par conséquent, à apporter une réponse efficace aux intérêts des consommateurs. Il n’en reste pas moins que le niveau des consommations individuelles dépend dans la réforme de P. Enfantin des résultats atteints par chacun des producteurs, alors que l’« association mutuelliste » renverse la relation en subordonnant la production aux débouchés de la consommation. Dans l’association saint-simonienne, tout autant d’ailleurs que dans le système d’échange développé par la théorie classique, note E. Halévy, c’est encore la loi du « plus fort » qui prévaut, mais une force qui s’exerce non plus pour déposséder autrui mais pour exploiter la nature. Toute recherche de gain économique n’est donc pas proscrite dans l’association de P. Enfantin contrairement au projet proudhonien ; le capital ne dépend plus en effet que des besoins exprimés par les consommateurs, donc du travail commandé et non du travail accumulé. P.-J. Proudhon suppose non nécessaire au fonctionnement de l’association l’apport de capital initial, ni la constitution de titres de capital sur le fonds social de l’organisation. La possibilité d’obtention de bénéfices étant exclue, l’utilité du capital n’est plus alors évaluée que sur les services qu’il rend au travail. Par conséquent, sur au moins deux points, l’« association mutuelliste » se différencie de l’association vue dans le premier point précédent : d’une part, elle s’applique prioritairement non à la production mais à l’échange économique ; P.-J. Proudhon ajoute même qu’elle peut être réalisée sur l’ensemble des activités économiques, objectif que partagent, contrairement à ce que laisse penser ici P.-J. Proudhon, les initiateurs de l’association socialiste. Elle ne repose, d’autre part, sur un aucun apport initial en capital. Par contre, elles visent toutes deux l’institution d’une nouvelle économie, l’une associative, l’autre mutualiste, englobant l’ensemble des membres de la société et dans laquelle le capital est subordonné au travail.

Les réformes économiques étudiées dans cette première période historique se caractérisent à la fois par leurs ambitions politique et théorique ; politique dans la mesure où elles visent la substitution complète des règles d’organisation de la production et de la répartition des richesses fondées sur la propriété privée et la libre concurrence, et théorique en ce qu’elles recherchent à renouveler les catégories d’analyse de l’économie politique classique. Les projets coopératifs que nous étudions dans la partie suivante offrent d’emblée des visées plus modestes, plus réalistes ou pragmatiques pourrait-on dire, même si l’idée de « République coopérative » demeure encore jusqu’au moins la fin du XIXe siècle un objectif encore recherché par certains réformateurs sociaux.

Notes
1130.

Industrialisation comprenant autant les changements dans la production artisanale que la production manufacturière se développant à la fois dans les zones urbaines et rurales, au travers notamment du « putting-out system ».

1131.

B. Théret [1999, pp. 75-76].

1132.

L’autonomie, concept Kantien, dans un sens large, « comprend en premier lieu (moment négatif) le pouvoir, exercé en un mouvement de réflexion, de prendre du recul par rapport à tout ce que la culture et l’histoire, tout ce que l’expérience a fait de nous, de sorte qu’ensuite (moment positif) nous soyons en mesure de nous comporter selon des règles que nous nous imposons à nous-mêmes », C. Larmore [1999, p. 104].

1133.

Cette thèse est d’ailleurs celle que défend E. Halévy dans sa correspondance avec Dominique Parodi : « Proudhon est, je crois bien, le fondateur de la morale indépendante, et le fonds d’idées sur lequel vivaient ses disciples était, je crois, très différent du matérialisme « économico-social » de Karl Marx », E. Halévy [1996, p. 295].