2) La coopération : un moyen de développement de l’« esprit socialiste »

La coopération à elle seule ne suffit pas à établir l’organisation économique socialiste. Elle n’est en effet qu’une étape nécessaire au développement de l’« esprit socialiste », c’est-à-dire au socialisme même. Les institutions sociales ne subsistent que par les représentations individuelles qui les sous-tendent ; le socialisme en constitue une des formes possibles, l’individualisme une autre. Il s’agit donc par le moyen de la coopération d’éduquer le consommateur et le producteur à une représentation du monde social adaptée aux fins du socialisme, à savoir le contrôle par la société des ‘« intérêts économiques collectifs de la nation »’. Elle suppose une prise de conscience par chacun, et surtout du travailleur parce que majoritaire au sein de la société contemporaine, de ses intérêts et de ses droits, à laquelle l’association coopérative peut contribuer avantageusement (2.1). Aussi, l’action désintéressée est constitutive de l’« esprit socialiste » (2.2), mais n’exclut pas non plus toute forme d’intérêt individuel (2.3).