DEUXIÈME PARTIE - PROBLÉMATIQUE DU SAVOIR ET TRAVAIL TERMINOLOGIQUE

“ Nous estimons posséder la science d’une chose d’une manière absolue, et non pas à la façon de Sophistes, d’une manière purement accidentelle, quand nous croyons que nous connaissons la cause par laquelle la chose est, que nous savons que cette cause est celle de la chose, et qu’en outre il n’est pas possible que la chose soit autre qu’elle n’est. Il est évident que telle est la nature de la connaissance scientifique;(...)” Aristote, Organon

"O que nós vemos das coisas são as coisas./ Porque veríamos nós uma coisa se houvesse outra ?/Porque é que ver e ouvir seria iludirmo-nos/ Se ver e ouvir são ver e ouvir?// O essencial é saber ver,/ Saber ver sem estar a pensar,/Saber ver quando se vê,/E nem pensar quando se vê,/Nem ver quando se pensa./(...) " Alberto Caeiro, Poemas

"À l'époque du grand chambardement des dogmes et de la guerre-éclair, la science, qui n'est étrangère ni à l'un ni à l'autre, semble curieusement épargnée. Elle manifeste pourtant les symptômes d'une révolution - certes plus discrète, mais tout aussi essentielle. L'opinion publique s'exprime de façon critique sur le nucléaire, les biotechnologies ou la manière dont s'organise la lutte anti-Sida ; contrairement à la déontologie scientifique, des chercheurs s'adressent directement aux médias ; les risques et les échecs technologiques font la une de l'actualité ; on parle d'erreurs scientifiques, voire de cas de fraude impliquant des prix Nobel..."Nicolas Witkowski, in L'État des Sciences et des Techniques, 1991

"L'époque moderne tient la science en haute estime. La croyance que la science et ses méthodes ont quelque chose de particulier semble très largement partagée. Le fait de qualifier un énoncé ou une façon de raisonner du terme "scientifique" lui confère une sorte de mérite ou signale qu'on lui accorde une confiance particulière. Mais si la science a quelque chose de particulier , qu'est-ce donc ?"Alan Chalmers, Qu’est-ce que la science ?, 1982

“Dans un monde médiatisé à outrance, où une communauté scientifique avide de moyens et de crédits se trouve de plus en plus liée à la vie et aux intérêts de la Cité, cette intrusion a provoqué en retour une véritable mutation des sciences de la Terre.”Claude Allègre, Économiser la planète, 1990

“Na realidade, todas as indústrias que cresceram nos últimos quarenta anos só o conseguiram porque se reestruturaram à volta do saber e da informação - a siderurgia, por exemplo, está a ficar obsoleta, e mesmo nos países com quotas reduzidas não consegue competir com as mini-siderurgias, que mais não são do que produtores organizados preferencialmente à volta da informação em vez do calor.(...) Se o cavaleiro feudal era a sociedade na Alta Idade Média e se o burguês desempenhava esse papel no capitalismo a pessoa instruída será a sociedade no pós-capitalismo, no qual o saber se tornou o recurso fundamental.” Peter F. Drucker, Sociedade Pós-Capitalista, 1993

“Les hôtes et les étrangers doivent occuper une place dans ton royaume. Fais-leur bon accueil et laisse aux étrangers leur langue et leurs usages, car il est bien faible et bien fragile le royaume qui emploie une seule langue et partout les mêmes coutumes.” Etienne Ier de Hongrie (959-1038), Exhortations à son fils Imré

"Les rapports de force entre les langues de l'Europe des Douze, pour ne parler que d'elle (plus de 90 millions de germanophobes, 70 d'anglophones et plus de 170 millions de locuteurs de langues latines), garantissent, en effet, pour peu que la volonté politique se manifeste - un équilibre multipolaire " Bernard Cassen, in L'État des Sciences et des Techniques, 1991

"Les besoins de l'industrialisation conduisent à poser des problèmes que la linguistique n'abordait pas, comme la génération de textes ou la synthèse de la parole." François Rastier, in L'État des Sciences et des Techniques, 1991

"(...) les États-Unis restent le pôle majeur de la production scientifique. L'Europe vient ensuite, qui construit activement un "espace scientifique et technique" sous l'impulsion de la CEE. Elle est suivie d'assez loin par le Japon qui fait pourtant de gros efforts pour croître ses capacités de recherche fondamentale." Rémi Barré, in L'État des Sciences et des Techniques, 1991

"En s'approfondissant, les sciences et les langues retrouvent politique et morale : l'écologie n'a-t-elle qu'un sens?" Michel Serres