CHAPITRE VII - DOMAINE ET TRAVAIL TERMINOLOGIQUE

Mais comment reconnaître cette complexité ? On peut la reconnaître en construisant des catégories comme le domaine (supercatégorie) et par la suite d’autres divisions possibles qui peuvent aboutir à des classes d’hyperspécialisation.

Le domaine fait partie des informations sur le concept au même titre que la définition. Le domaine permet d’indiquer le système conceptuel auquel celui-ci appartient (BESSÉ, 2000 : 183). En Terminologie, les éléments fondamentaux qui composent un système conceptuel sont le terme, le concept, le domaine et la définition.

Le terme est l’élément le plus important dans une analyse terminologique, ou tout au moins, il est l’objet d’étude dans la grande majorité des travaux terminographiques entrepris. Mais le domaine, au même titre que le concept et la définition, est un élément nécessaire à la description et à la validation du terme car il n’est pas de terme en dehors de son système conceptuel.

Pour B. de Bessé, travailler à partir de l’analyse du domaine (comme un ensemble organisé de concepts interdépendants), est le meilleur moyen d’identifier, de délimiter, de dénommer et de construire une structure cognitive et un système conceptuel. Travailler sur un domaine est, en somme, axer sa recherche sur “le point de vue”, les classifications et les réalisations pragmatiques. L’auteur fait, de la sorte, apparaître la pertinence de la trilogie domainière : domaine de connaissance, domaine d’activité et domaine de discours.

Le domaine de connaissance est caractérisé par une thématique établie et structurée et il peut être décrit par des champs terminologiques. Il s’attache aux divisions classiques : sciences pures, sciences dures, etc.

Le domaine d’activité est défini par rapport à un champ d’action : économique, social, etc. Les processus de normalisation de concepts et termes sont plus souvent appliqués à ce type de domaine.

Le domaine de discours 436 est lié intrinsèquement aux questions d’emploi et d’usage, aux marques terminologiques et aux marques de discours, au système langagier et à ses variantes discursives, aux caractéristiques paradigmatiques et aux réalisations syntagmatiques.

Pourquoi accorder tant d’importance au traitement du domaine ? Dans tout dossier terminologique, le domaine est une des informations qui doit obligatoirement accompagner le terme. Par ailleurs, le domaine sert en quelque sorte de grand générique, faisant donc le lien avec tout le système conceptuel délimité.

Notes
436.

Cette classe peut s’avérer intéressante pour l’observation, notamment, des polynomisations (cf. Gambier) et d’autres normes discursives ; et pour analyser les questions de flou cognitif/linguistique.