7.3.3.1 L’ environnement et la pollution parlent portugais

Le rappel chronologique, classificatoire et terminologique que nous venons d’établir ne serait pas complet sans une brève référence à la problématique de l’environnement - pollution au Portugal et au Brésil.

Pour ce qui est du Portugal, la question de l’environnement se pose dans le contexte historique de la fin du salazarisme et du colonialisme en Afrique lusophone, de la révolution des oeillets (1974) et de l’intégration à la Communauté Européenne.

La problématique de l’environnement est intimement liée à la structure sociale et économique du pays. Ainsi, au début du siècle, le Portugal n’avait pas encore achevé sa révolution industrielle. L’évolution économique, à partir du régime du Estado Novo, peut s’analyser à la lumière de trois tendances. De 1926 à 1933, l’économie portugaise est caractérisée par l’autarcie, matérialisée dans une industrie domestique, structurée autour des PME. Vers les années 1944, avec l’avènement de l’électricité, on constate un certain développement industriel. À partir de 1960, l’économie portugaise se caractérise par une certaine ouverture, l’adhésion à l’EFTA et l’introduction de capitaux étrangers.

Après 1974, la politique économique portugaise a entrepris un programme de nationalisations des entreprises. Cependant, au fur et à mesure des exigences internationales et de la naissante structuration socio-économique portugaise, cette politique est orientée vers une économie de marché surveillée (actions du FMI). L’adhésion à la Communauté Économique Européenne en 1986 609 a permis de renforcer cette économie de marché avec le développement des privatisations, la naissance des groupes économiques et financiers, le développement structuré des PME, l’arrivée des fond communautaires et des capitaux étrangers 610 .

Depuis les années 1980, le Portugal entreprend, par ailleurs, des efforts pour moderniser son système scientifique. Pour ce faire, il a utilisé des structures déjà existantes, pilotées par le Ministère de la Science et de la Technologie et financées par la Fondation pour la Science et la Technologie. La recherche universitaire est, ainsi, en nette progression, s’appuyant sur des organismes d’État existants ou nouvellement créés. Quelques laboratoires de l’État ont comme principal mission la recherche appliquée en conformité avec les enjeux de l’économie portugaise. Cette évolution est rendue possible, notamment, grâce à une évaluation internationale de la recherche produite et, économiquement, grâce aux moyens financiers accordés par l’UE.

Le Portugal réduit donc son écart par rapport aux trois grands systèmes de recherche de l’Europe occidentale (l’allemand, le britannique et le français). Néanmoins, nous observons que le Portugal 611 ne lui consacre que 1% de son PIB contre 1,9% pour la France.

Au niveau des questions environnementales, la place effective au sein de l’UE, lui a permis de prendre part aux grandes décisions de structuration environnementale européenne. Cette orientation répond à un certain nombre de défis : un cadre juridique sur l’environnement, des politiques d’environnement, d’applications de mesures réglementaires et de concertation en faveur de la protection de l’environnement.

Le contexte mondial actuel impose, comme nous l’avons vu, l’interdisciplinarité et l’interaction fortes entre la recherche et son environnement socio-économique. On vit ainsi au sein d’un “marché de la connaissance” qui est la conséquence de l’augmentation des ressources consacrées à la production, à la transmission et à la gestion du savoir (éducation, formation, R&D, management) et à l’avènement des technologies de l’information. Celles-ci agissent naturellement sur les procédés de codification et de distribution de la connaissance et de l’information. Cette production et cette diffusion font partie des activités nouvelles de services. Le Portugal essaie donc de coordonner les activités de R&D et les activités OAC&T 612 .

Quant à l’environnement, il n’était pas une priorité avant 1986, et on pourrait même se demander si la réflexion scientifique autour de l’écologie était présente. Le Portugal se considérait comme le “beau jardin parfumé au bord de la mer”. Néanmoins, on se souviendra toujours des odeurs insoutenables des cours d’eau d’Aveiro pollués par les usines de cellulose. On sentait l’odeur mais on ne connaissait pas les dangers.

Cependant, il y a quelques éléments qui nous poussent à considérer que les questions sur l’écologie, l’environnement et la pollution au Portugal s’inscrivent avec détermination dans le cadre des actions et des préoccupations de l’état portugais.

Au niveau de la protection des espaces naturels, le Réseau national de zones protégées fut créé en 1976, la Réserve agricole national (RAN) en 1982 et la Réserve écologique national (REN) en 1983.

Le Portugal fait sa véritable entrée dans le monde moderne de l’environnement à partir de 1987 avec sa Lei de Bases do Ambiente (LBA) qui lance les fondements d’une politique d’environnement concertée.

La LBA établit les principes, les définitions et les outils de base nécesaire à la réalisation d’une loi cadre. Elle est pionnière au niveau européen car elle possède un bon encadrement (théorique) de la politique sur l’environnement. À preuve, la promulgation de la deuxième loi Lei de bases de ordenamento do território e de urbanismo (LBOTU),. Toutefois, l’application trop négligente de cet arsénal législatif continue à susciter beaucoup de déceptions dans l’opinion publique.

Du côté de l’écologisme, les associations de défense de l’environnement 613 surgissent comme, par exemple, Quercus (1986) et Geota 614 ainsi que l’actualisation de la Liga para a protecção da natureza (LPN) qui existait depuis 1948 comme un organisme à vocation scientifique (cadre universitaire), mais qui prend désormais un caractère publique et politique. Quelques partis parlant “vert” s’ajoute au mouvement, par exemple : le PEV (partido ecologista dos verdes), le MDP (movimento democrático português) et le PPM (partido popular monárquico).

Malgré l’importance de ce mouvement, on constate qu’il y a très peu d’études originelles relatives aux questions sur l’environnement ou sur la pollution, en portugais. Le Portugal ainsi que le Brésil sont importateurs de génie écologique ou environique, et le Portugal, en plus, de droit de l’environnement.

Dans un autre registre, on peut également avancer que les questions sur l’environnement font partie d’un circuit organisé de communication spécialisée. Ainsi, en amont on a la réalisation de congrès, de séminaires et de conférences avec une bonne régularité, en aval on est en présence de productions télévisées, de concours pédagogiques, d’écrits dans la presse, etc., également très réguliers 615 .

Les infrastructures de politique et de gestion de l’environnement ont été créées avec un retard considérable par rapport à la France. La Comissão Nacional do Ambiente (CNA) 616 a été créée en 1971 au sein du JNICT, et elle a été la première à élaborer l’atlas de l’environnement ainsi que les premières études sur le sujet. La Secretaria de Estado do Ambiente (SEA) a été créée en 1974. Entre 1979 et 1985 le SEA faisait partie du Ministère de la Qualité de Vie. Ce secrétariat devient plus tard la Secretaria de Estado do Ambiente e dos Recursos Naturais (SEARN), intégrée au Ministério do Plano e da Administração do Território. Finalement,le MARN (Ministério do Ambiente e dos Recursos Naturais) créé en 1990, vingt ans après la France, dispose d’une meilleure capacité d’intervention que le SEARN. Cependant, la capacité d’intervention du MARN 617 au niveau de l’aménagement du territoire et des impacts sur l’environnement a devant elle une marge de progression considérable.

Notons que la politique de l’environnement au Portugal applique fidèlement, et sans restrictions, au niveau législatif, les directives que la communauté européenne préconise. C’est dans ce cadre que le Portugal est le plus actif en matière d’environnement.

Déjà au XIXes, il existaient des normes pour l’utilisation de l’eau et quelques sanctions contre la pollution de l’eau (“águas inquinadas”). Elles font partie du Décret Royal de 1892 concernant le réglement des services hydrauliques. À signaler également le Décret 618 de 1954 et 1967 sur les pesticides et produits pharmaceutiques. On peut retenir que ces lois éparses n’ont pas eu de réelle incidence dans la promotion d’une politique de l’environnement.

Cependant, à partir du contexte spécifique de 1987, un ensemble cohérent de normes et directives sont mises en place. On peut les diviser en trois groupes principaux :

- les normes pour la constitution d’un droit national sur l’environnement, en coordination avec les objectifs européens 619 ;

  • les normes sur les activités humaines ;
  • les normes pour la protection de l’environnement et la préservation des ressources naturelles.

Si on compare les systèmes législatifs de protection de l’environnement au Portugal et en France, force est de constater que la France possède une des législations les plus complètes et une excellente cohérence administrative. Elle ne respecte pas, cependant, en intégralité, les normes européennes (questions de l’eau et des déchets) et fait défaut de participation du public aux études d’impact. Le Portugal possède une législation nouvelle et moderne mais elle ne contrôle pas la pollution industrielle, devenue chronique 620 .

Au niveau du cadre législatif, le Portugal est, de fait, le bon élève de l’Europe, mais au niveau des réalisations effectives, il est loin d’avoir rattrapé son retard. Par exemple, les ETAR (Stations de traitement des eaux résiduaires), très coûteuses, ne fonctionnent pas ou sont restées au stade de projet.

On considère que dans l’application des normes européennes pour l’environnement, le Portugal se situe à une étape conforme à l’harmonisation législative et aux infrastructures de l’environnement. C’est pourquoi, à l’heure actuelle, sont élaborés les plans directeurs : les PDM (Planos Directores Municipais), le PNPA (Plano Nacional de Política do Ambiente), les POOC (Planos de ordenamento da orla costeira), le plan national d’aménagement du Territoire (Plano nacional de Ordenamento do Território), le plan de développement économique et social (Plano de Desenvolvimento Económico e Social), le plan de lutte contre la désertification (Plano de Combate à Desertificação), Réseau Natura 2000; le Plano Litoral 98, l’Estratégia de conservação da natureza. Cela suggère, en somme, que la fiscalité de l’environnement au Portugal est gérée par des organismes au niveau central, régional et national.

Pour L. Schmidt (journaliste de l’environnement) 621 l’ensemble des lois sur l’environnement que le Portugal produit donne une image du pays légal qui est, selon elle, différente du pays réel.

En vérité, l’ensemble d’écrits spécialisés diffusés ne reflètent pas, dans la pratique, des actions déterminées sur le terrain. Cela nous amène à penser qu’une étude socioterminologique sur l’environnement dans le cadre des structures officiels et des entreprises semble nécessaire.

Le Portugal suit, certes, au niveau règlementaire, ce que la communauté européenne préconise, mais les réalisations sont encore peu nombreuses. Par exemple, quelques risques d’accidents technologiques peuvent être signalés : les industries qui sont très près des zones résidentielles (Estarreja, Barreiro-Seixal, Lisboa, Porto, Setúbal 622 ), et le transports des produits dangereux.

Au niveau institutionnel, l’état portugais se plie volontiers à la tradition des rapports sur l’environnement 623 , publiés régulièrement par la plupart des pays européens. Prenons comme exemple le rapport portugais de 1994. Les thèmes traités sont : l’eau, l’air, les déchets, les substances chimiques, la protection de la santé et de l’environnement, l’impact écologique, l’industrie, la conservation de la Nature, le patrimoine culturel et les catastrophes naturelles.

Nous avions évoqué les risques technologiques et les problèmes environnementaux au Portugal. Quelle description fiable était disponible ? Seul le Livro Branco sobre o Ambiente em Portugal (1998, 1991) a recensée, pour ce qui concerne notre étude, l’utilisation du sol, la pollution de l’eau, les eaux résiduaires non traitées 624 , la production de déchets urbains et domestiques sans traitement (dépôt dans des “lixeiras”), les déchets industriels et hospitaliers sans gestion intégrée ou avec gestion intégrée inadaptée aux situations et à l’environnement 625 .

Si nous nous penchons maintenant sur les questions de pollution, qui, à l’image des autres pays, sont au Portugal liées à la qualité de l’environnement (Cf 4.2.1), on constate que le pays est surtout confronté à la pollution de l’eau, à la pollution sonore et aux déchets 626 . Quelques bilans positifs peuvent être notés : les aires protégées, le traitement des déchets, les contrôles divers et surtout une sensibilisation du public à l’environnement ainsi que les études d’impact.

Le Portugal a encore un taux d’émission de pollution de l’air inférieur à celui toléré par les directives européennes et internationales. Cette situation est due essentiellement à sa localisation géographique et aux facteurs climatiques, avec des taux relativement bas d’émission de polluants à cause du faible développement urbain et industriel (en dehors des grandes villes comme Porto et Lisboa). Pour ces raisons, l’UE, lui permet d’augmenter son taux d’émission de CO2 (les émissions polluantes sont établies en fonction du type d’activité économique). Cet exemple montre, sans doute, que le Portugal se met à l’heure européenne sans tirer le meilleur parti de sa situation favorable pour développer des technologies propres.

S’agissant du plus grand pays lusophone, le Brésil, il est important de signaler que l’environnement est un sujet très présent dans l’esprit de tous et même consacré par la Constitution 627 ? C’est une question de conscience écologique et de responsabilité sociale

En faisant un bref retour historique, on observe que l’extraction du “pau-brasil”, à l’époque des découvertes, a constitué pour le Brésil le premier grand crime contre son environnement car il représente la première grande destruction de la couverture végétale originelle brésilienne. Au cours des siècles, et pour des raisons, entre autres, liées à la structure coloniale, le Brésil a subi une déforestation graduelle et irréversible, et une érosion progressivement chronique dans certaines régions. Ainsi, dans l’actualité, la déforestation se poursuit, notamment en Amazonie et l’érosion dans le Nordeste. Le Brésil rural est caractérisé par des immenses propriétés de monoculture intensive, alors que le Brésil urbain compte de nombreuses métropoles. Ce fonctionnement social et économique a entraîné des problèmes graves de pollution tels que : l’action des pesticides 628 et la pollution agricole ; les industries très polluantes, notamment, celle du ciment ; la dégradation du littoral 629 et la pollution atmosphérique et de l’eau dans des grandes villes industrielles comme São Paulo 630 .

Face à l’accélération de l’industrialisation, la création de CONAMA (Conselho Nacional do Meio Ambiente) en 1981, vise à promouvoir une économie industrielle respectueuse de l’environnement 631 .

Au cours de ces années-là, se manifestent avec force les mouvements pour la défense de l’environnement. En ce qui concerne l’enseignement il existe quelques écoles supérieures où l’écologie et l’environnement sont enseignés et font objet de recherches.

On peut ainsi conclure que la problématique environnementale brésilienne comporte trois aspects majeurs : les enjeux scientifiques, les directives institutionnelles et les questions d’éthique de l’environnement.

Ainsi s’achève ce chapitre où apparaît nettement l’importance des approches à la fois historique et interdisciplinaire permettant l’incorporation du domaine de la pollution dans deux réalités linguistiques bien distinctes : le français et le portugais.

Quant à l’analyse comparative, elle a permis de vérifier le traitement et les spécificités, même mineurs, que chaque culture scientifique lui a attribué.

Enfin, cette approche thématique ouvre une perpective terminologique qui facilite l’analyse conceptuelle, révèle des possibles omissions, garantit la qualité et la cohérence de l’indexation des unités terminologiques ainsi que les rapports d’équivalence entre les deux langues.

Notes
609.

Qui fut également l’année européenne de l’environnement.

610.

Cependant, certains experts en économie affirment que les acteurs économiques portugais manque d’esprit d’entreprise et se soucient très peu d’environnement.

611.

La recherche industrielle repésente un tiers de la dépense national de R&D.

612.

Au système I-D (ou I&D, ou R&D), en portugais Investigação científica e desenvolvimento experimental, on ajoute les autres activités scientifiques et techniques, les OAC&T, en portugais outras actividades científicas e técnicas, en français AAST (autres activités scientifiques et technologiques)qui sont, par exemple, le contrôle de qualité et le circuit complet de communication spécialisée. Il s’agit de deux systèmes qui comportent l’ensemble des actions systématiques liéées à la production, à la promotion, à la diffusion et à l’application des connaissances dans tous les domaines de la technologie.

613.

À titre de comparaison, on peut signaler que la première ONG surgit en Angleterre, Society of de Prevention of Cruelty to animals, en 1824 ; aux USA, Sierra Club en 1892 pour la conservation de la Nature ; en Angleterre, la National Trust et le Royal Society for the Protection of Birds au début du siècle ; l’ONU, l’Union International pour la protection de la Nature et des Ressources Naturelles, après la guerre ; le World Wide Fund for Nature (WWF) en 1961 ; aux USA et au Canada Friends of Earth et Greenpeace (combats contre l’énergie nucléaire et le transport des déchets toxiques).

614.

Ces deux associations, au même titre que leurs homologues françaises, sont celles qui au Portugal savent le mieux gérer et diffuser les problèmes de l’environnement. Elles attestent de l’existence d’un mouvement écologique mais il est à regretter le manque d’un débat écologique effectif. Entre 1986 et 1988, l’action de la LPN et Geota (Grupo de estudos de ordenamento do Território e Ambiente) se sont spécialisés dans les études d’impact, dans la gestion des déchets et l’aménagement du territoire, le droit de l’environnement et ont produit des actions de formation.

615.

Par exemple, 1987 constitue la première date représentative du début des congrès sur la qualité de l’environnement, la problématique des eucaliptus, les aires protégées, le tourisme et la culture. L’opinion publique est régulièrement sollicitée, notamment, par le cahier consacré aux thèmes de l’environnement du journal hebdomadaire Expresso, depuis 1988. Quelques accidents écologiques majeures y sont décrits : installation de la déchetterie nucléaire à Aldeadavilla, la marée noire à Sines en 1989, etc.

616.

Elle fut créée pour préparer la participation du Portugal à la conférence de Stockholm.

617.

Il est soutenu par des organes complémentaires qui se chargent surtout de “l’éducation à l’environnement” : l’INAMB (Instituto Nacional do Ambiente), aujourd’hui IPAMB (Instituto de Promoção Ambiental) ; quelques instituts : Institut de l’eau, Institut de météorologie, Institut de conservation de la nature, de promotion environnementale et du consommateur.

618.

Décret n° 47802 du 10.07.67

619.

Par exemple, d’abord dans la Constitution Portugaise (articles 9° et 66°) et Lei de Bases do Ambiente (loi n° 11/87 du 7 avril et loi n° 10/87 du 4 avri). Pour les deux autres groupes de normes une profusion de lois existent. À titre d’exemple : loi n°90/71 sur la pollution des mers et des plages ; loi n°34/75 du 3 juillet, dégradation du sol et du paysage par des décharges sauvages ; loi n° 403/82 du 24 sept et n° 164/84 du 21 mai sur l’extraction du sable.

620.

Par exemple, la pollution des eaux de surface.

621.

Cf. bibliographie de référence.

622.

Sauf Sines. Le Portugal est également, malgré tout, soumis à la directive Seveso ou directive européenne de 1982 sur la prévention des risques technologiques majeurs qui a lancé le débat sur les conditions d’aménagement de l’espoace autour des activités industrielles.

623.

Le coup d’envoi a été donné par la National Policy Act (NEPA) aux USA en 1969. Le premier rapport sur l’environnement en France date de 1978 et au Portugal de 1987.

624.

Pas de technologie propre ou même importée, donc peu de vocabulaire en portugais dans ce domaine.

625.

Ces situations réels se maintiennent malgrè le soutien accordé par le programme ENVIREG pour le Portugal. Ce programme propose un ensemble d’initiatives pour la protection, la gestion de l’utilisation de l’environnement portugais. Par exemple : l’assainissement, le traitement des eaux résiduaires et la collecte et gestion des déchets.

626.

Quelques chiffres sur la pollution de l’air au Portugal : 96% de dioxyde de soufre (SO2) émis par les industries, 62% d’oxydes d’azote (NO2) par les transports et les industries de solvants, 32% de composés organiques volatiles. Sur les déchets, il s’agit le plus souvent d’une pollution solide. Les déchets sont source de pollution du sol et des eaux continentales souterraines (les premiers textes juridiques à partir de 1957). Ils sont généralement déposés dans les “lixeiras” ou les “aterros sanitários” (décharges souvent non contrôlées). Une politique des déchets est menée par la DSRR (Direcção de Serviços de Resíduos e Reciclagem, 1993). Sur l’eau, des conventions ont été signées à partir de 1954 (pollution par les hidrocarbures, les navires, la pollution côtière et de la mer, pollution par les déversements en mer). Sur l’air, il est à signaler les conventions qui ont eu lieu dès 1979 sur les pollutions transfrontières. Le Portugal a reçu environ 75% du coût total des dépenses employés dans la gestion de l’environnement.

627.

Dans la Constitution brésilienne, une des plus modernes au monde en question d’environnement, ces idées sont ainsi présentées : “Todos têm direito ao meio ambiente ecologicamente equilibrado, bem de uso comum do povo e essencial à sadia qualidade de vida, impondo-se ao Poder Público e à colectividade o dever de defendê-lo e preservá-lo para as presentes e futuras gerações.” La Constitution intègre, par exemple, l’obligation que l’entreprise a de procéder à un rapport d’évaluation d’impacts sur l’environnement pour obtenir l’autorisation de tout projet d’activité économique. Un cas concret est celui de la Compagnie de Sidérurgie de Tubarão qui intègre la gestion de ses propres déchets. Un autre projet souvent cité est celui de la dépollution du Tietê.

628.

Au Brésil les “agrotóxicos” et au Portugal “agroquímicos”. DDT, le BHC (lindane), le malathion, l’aldrine, le picloran, etc.

629.

Par exemple, à Ilhabela avec les déversements pétroliers, la pollution du Tietê, la pollution bactériologique dans les plages, la pollution marine à Bahia, etc.

630.

Cubatão, dans l’état de São Paulo est une des zones les plus polluées du Brésil. On le surnomme la vallée de la mort.

631.

La loi 6938 du 31 août 1981, art° 1 (élimination de toute activité polluante). En 1986, fut créé à São Paulo, également un Secretariado extraordinário do ambiente.