9.1.2.1 Relations hiérarchiques et d’inclusion

Dans une relation hiérarchique les unités terminologiques n’occupent pas le même niveau. Cela est le résultat d’une démarche hiérarchique commune à toute l’organisation du lexique. Ainsi, on est en présence d’hyperonymes 718 et d’hyponymes qui servent à désigner des classes.

Le terme Altéralogie 719 est l’hyperonyme de pollution, pollution est, à son tour, l’hyperonyme de pollution de l’air, pollution de l’eau, pollution des sols (hyponymes de pollution et co-hyponymes) ; pollution de l’eau est l’hyperonyme de pollution biologique, pollution biologique est l’hyperonyme d’eutrophisation.

On remarque facilement que les termes pollution atmosphérique, pollution de l’eau, pollution des sols, sont, à la fois, des hyperonymes et des hyponymes. On peut se demander si ces termes représentent un type de pollution, une partie de la pollution, un processus - résultat de la pollution, une phase - lieu de la pollution. Une relation d’hyponymie est une relation hiérarchique qui unit un mot spécifique (hyponyme) à un mot plus général (hyperonyme). Tandis que les relations génériques-spécifiques semblent être plus facilement repérables (pollution biologique est un type de pollution), l’analyse des seules relations hyponimiques 720 parait plus complexe.

Le type de rapport qui pose souvent problème est surtout celui des relations partitives (partie-tout), et, plus précisément, les relations d’implication ou relations de l’holonyme par rapport au méronyme. Nous avons remarqué en pollution, les relations de contiguïté du type cause-effet, action-résultat (le superordonné pollution incluant les deux 721 ), l’origine - destination (polluants), etc.

La difficulté de distinguer dans le système sémantique d’un domaine les relations partitives et les relations d’implication, méronymique 722 , reste entière. La complexité de ses liens se trouvent, notamment dans la relation polluants - types de pollution. Selon la nature des polluants, la pollution peut être chimique, organique, minérale, minérale anionique, minérale cationique, biologique, particulaire, radioactive, thermique. Selon les conditions de dispersion des polluants, la pollution peut être accidentelle, chronique ; et selon leur dispersion, elle peut être diffuse, ponctuelle, transfrontière, locale, globale 723 .

Les relations qui lient les termes auditoria ambiental, educação ambiental, estratégia ambiental, tecnologia limpa, fiscalidade ecológica à l’holonyme protecção ambiental sont plus des relations méronymiques que de simples relations partitives.

Il y a un réel intérêt quand on procède à l’analyse sémantique d’un domaine à distinguer les relations méronymiques 724 des simples relations de type partitif. Dans le cas qui nous occupe, la difficulté se lie, entre autres, aux relations cause-effet, action-résultat, lieu d’action - résultat, composant-objet, composant - composé, caractéristique-activité, phase-processus, matière - objet.

Notes
718.

Sur ce sujet on pourra lire les propositions de Greimas et de Lyons. La relation d’hyperonymie est une relation générique-spécifique (de la totalité à la partie), la relation hyponymique, en revanche part de la partie vers la totalité (partie vers le tout).L’hyponyme a une intension plus grande (possède plus de sèmes spécifiques en plus des sèmes qu’il a en commun avec l’hyperonyme) et une extension plus réduite que l’hyperonyme. L’hyperonyme fonctionne en langue comme en archilexème (Pottier)

719.

cf NF X 30-001 qui atteste le néologisme. En portugais, nous n’avons pas trouvé le terme “alteralogia”. Cependant, ce terme désignant “ Partie de l’écologie consacrée à l’étude des altérations de l’environnement “, la proposition d’un équivalent en portugais nous semble opportun. En portugais, ces relations hiérarchiques sont du même type, poluição est l’hyperonyme de poluição do ar, poluição da água, poluição dos solos.

720.

Généralement, il s’agit de relations de l’ordre de l’inclusion (cf. Lyons).

721.

Et également l’hyperonyme et l’hyponyme répondent à un même terme, pollution

722.

Le méronyme désigne le rapport ensemble (holonyme) - partie (méronyme). Les co-méronymes désignent les parties d’un même ensemble.

723.

poluição química, poluição orgânica, poluição minéral, poluição biológica, poluição por partículas, poluição radioactiva, poluição térmica ; poluição acidental, poluição crónica ; poluição difusa, poluição pontual, poluição transfronteira, poluição local, poluição global.

724.

On lira avec plaisir les travaux d’Otman (1996) sur les réseaux sémantico-terminologiques. Winston (1987) cité par Otman distingue six relations méronymiques typiques : objet-élément, ensemble-membre, masse-portion, objet-constituant, activité-phase, zone-lieu. Il défend que les relations méronymiques peuvent être analysées à partir de trois propriétés : fonctionnalité, homéomérité, séparabilité.