Une organisation purement hiérarchique ?

L'hypothèse d'un traitement purement séquentiel de l'information visuelle, de la rétine aux aires visuelles les plus élevées a été remise en cause notamment par l'observation des latences de réponses dans ces différentes aires. On a en effet mis en évidence des réponses simultanées d'aires neuronales appartenant à différents étages du système visuel (Bullier et Nowak, 1995 ; Schmolesky et al., 1998) (Pour revue voir Lamme et Roelfsema, 2000).

Ces différences de latences peuvent en partie être dues à l'existence des voies M, P et K issues du ngld. En effet, il a été montré que le transfert d'informations par la voie M était plus rapide (de 10 à 20 ms) que celui effectué par la voie P, et que les neurones K ont une réponse retardée d'environ 10 ms par rapport aux neurones P. Par conséquent les traitements effectués par les voies plus rapides (M-P) pourraient influencer ceux effectués par les voies plus lentes (P-K) au moyen de connexions feedback et latérales (Bullier et Nowak, 1995 ; Lamme et Roelfsema, 2000).

Par ailleurs, l'inactivation de V1 entraîne une inactivation de certaines aires visuelles situées dans des étages plus élevés (V2, V3, V4) mais pas de toutes puisque les aires MT et STP, bien que présentant une diminution de réponse, continuent à être activées(Girard et al., 1992).Ces données limitent donc l'hypothèse d'une organisation purement hiérarchique des aires visuelles.