Organe de Corti et cellules ciliées

L'organe de Corti comprend deux types de cellules : une rangée de cellules ciliées internes (cci) et trois rangées de cellules ciliées externes (cce)(Figure 13). Ces cellules sont pourvues de stéréocils (d'où leur nom) qui, en présence de mouvements liquidiens, sont étirés provoquant l'ouverture des canaux ioniques. Les ions potassium, très concentrés dans l'endolymphe, vont migrer dans les cellules et provoquer leur excitation (dépolarisation) : c'est la transduction cochléaire.

Figure 13 . Organe de Corti et cellules ciliées internes et externes. (D'après Boisacq-Schepens et Crommelinck, 1996).

Lorsque les cci sont dépolarisées, elles libèrent un neurotransmetteur dans leurs synapses avec les fibres auditives, qui déclenche la transmission d'un message sous forme d'influx nerveux vers les étages supérieurs du système nerveux central à travers le système afférent radial. Les messages sensoriels sont également sous le contrôle du système efférent latéral constitué de fibres peu nombreuses, issues de petits neurones du bulbe rachidien : ces fibres font synapses avec les cci (Figure 14) (Pujol, 1990). Ce système de rétroaction module le départ des messages dans les fibres auditives et jouerait un rôle inhibiteur limitant l'intensité des stimulations trop fortes.

Les cellules ciliées externes sont liées aux cellules de Deiters (cellules de soutien) qui sont elles-mêmes ancrées sur la membrane basilaire, de telle sorte que tout mouvement des cce se répercute sur la cloison cochléaire. Par ailleurs, leurs stéréocils sont solidaires de la membrane tectoriale (Figure 13). Dès qu'une onde de faible intensité atteint l'endolymphe, la membrane tectoriale se déplace impliquant le mouvement des stéréocils. Comme pour les cci, ce mouvement induit une dépolarisation des cellules avec, pour conséquence, leurs contractions. Ces contractions vont rapprocher la membrane tectoriale de la membrane basilaire, réduisant ainsi l'espace liquidien et augmentant l'intensité de l'onde qui se propage (inversement proportionnelle à la section du canal). La vibration est donc amplifiée par la contraction des cce, et les cci, moins sensibles, seraient à leur tour stimulées(pour revue voir Robles et Ruggero, 2001).

Par ailleurs, ces cce jouent aussi un rôle important dans la discrimination des fréquences, en amplifiant l'intensité de vibration d'une région étroite de la membrane basiliaire selon la fréquence du son.

Figure 14 . Voies auditives périphériques. (D'après Pujol, 1990).

Les cce sont faiblement connectées au système nerveux central par l'intermédiaire du système afférent latéral (Figure 14). Par contre, elles reçoivent des efférences relativement importantes du tronc cérébral (système efférent médian) qui réguleraient les contractions de ces cellules en fonction d'informations pouvant provenir des structures les plus hautes du système auditif (voir § 2.2.3).