Relais sous-corticaux

Le nerf auditif pénètre dans le tronc cérébral au niveau du bulbe rachidien pour atteindre le noyau cochléaire ipsilatéral. Celui-ci peut être subdivisé en trois parties (dorsale, ventrale postérieure et ventrale antérieure) qui contiennent différentes populations de neurones, et dans lesquelles l'organisation tonotopique de la cochlée est maintenue. Le signal atteint ensuite le complexe olivaire supérieur qui recueille l'information provenant des deux cochlées (interférence dichotique). Cette structure traite les différences inter-aurales de temps et d'intensité qui jouent un rôle fondamental dans la localisation des sources sonores. Les fibres issues de ce complexe empruntent ensuite le lemnisque latéral et atteignent le colliculus inférieur dont l'organisation code l'espace auditif. De façon intéressante, il a été très récemment montré que les réponses des neurones auditifs du colliculus inférieur sont modulées par la position des yeux, suggérant une influence précoce du système visuel sur le traitement spatial de l'information auditive (Groh et al., 2001). Par ailleurs, le colliculus inférieur est déjà impliqué dans le traitement de structures temporelles complexes des sons (réponse spécifique à des sons modulés en fréquence ou ayant une durée précise). L'information atteint ensuite le noyau géniculé médian du thalamus qui respecte toujours la distribution tonotopique (bandes d'iso-fréquences) et qui est sensible aux combinaisons spectrales et temporelles. Enfin, il existe plusieurs aires corticales de projections organisées hiérarchiquement (Rauschecker, 1998 ; Wessinger et al., 2001).

Notons que le noyau géniculé médian reçoit des afférences du colliculus supérieur qui fait partie de la voie intégrative visuelle. Son organisation topographique code également l'espace sonore. En effet, des cellules répondant aux stimuli sonores se trouvent dans les couches moyennes et profondes du cs. Par ailleurs comme on le verra dans le chapitre suivant, certaines cellules répondant aux stimuli sonores sont également sensibles aux stimuli visuels. Dans ce cas, les champs récepteurs auditif et visuel coïncident permettant ainsi une représentation audio-visuelle de l'espace (voir § 3.1.1).

Il faudra moins de 20 millisecondes pour que les ondes sonores captées au niveau de l'oreille externe soient transmises au cortex auditif (Celesia, 1976 ; Liegeois-Chauvel et al., 1991).

Figure 15 . Représentation des voies auditives ascendantes. (D'après Purves et al., 2001).