5.2.3 - Cartographie des densités de courant radial du scalp

La densité de courant radial en un point du scalp peut se définir comme la quantité de courant par unité de volume ayant traversé, radialement à la surface, les différents milieux conducteurs jusqu'au scalp. Les cartes de densité de courant représentent les zones du scalp où émergent les lignes de courant (sources de courant) et celles où les lignes de courant retournent vers le cerveau (puits de courant). Elles sont estimées à partir de la dérivée spatiale seconde des fonctions splines utilisées dans l'interpolation des champs de potentiel et sont exprimées en A/m3 (Perrin et al., 1989 ; Pernier et al., 1992). C'est une grandeur locale, indépendante de tout modèle ou hypothèse sur les générateurs ou l'homogénéité du volume conducteur impliqué qui ne dépend que de la conductivité du scalp.

Les densités de courant radial ont une topographie moins diffuse que celle des potentiels, et leurs extrema sont moins étalés que les pôles positifs et négatifs des cartes de potentiel ; elles offrent ainsi l'avantage de pouvoir dissocier des "composantes" (activité d'un ensemble de neurones) qui seraient superposées dans les cartes de champs de potentiel. Elles sont, d'autre part, indépendantes de la position de l'électrode de référence. Enfin, l'amplitude des champs de courant s'atténue plus rapidement que celle des potentiels quand le (ou les) générateurs sont situés plus en profondeur (Perrin et al., 1987 ; Pernier et al., 1988) : les cartes de densité de courant reflètent donc l'activité de générateurs corticaux relativement proches de la surface et sont aveugles aux sources profondes. L'analyse conjointe des distributions de potentiel et de densité de courant pourra donc apporter des éléments qualitatifs importants sur l'orientation et la profondeur des générateurs intra-cérébraux. Une analyse quantitative fera appel aux techniques de modélisation.