Interactions neuronales dans les aires visuelles postérieures

Un second pattern d'interaction a été observé sur les aires occipitales (Figure 51). Il apparaît uniquement chez les sujets auditifs et dans les deux conditions expérimentales.

Figure 51 . Interactions neuronales entre 100 et 150 ms sur les aires occipitales visuelles postérieures. Les distributions de potentiel et les cartes de Student (illustrant les zones où les interactions sont significatives au seuil de 5 %) sont données séparément chez les sujets auditifs et visuels et selon la condition expérimentale : attention vs non - attention .

Dans la condition attention , ce pattern d'interaction apparaît autour de 115-150 ms, avec une amplitude positive. Ces interactions sont significatives (p<0.05) sur les électrodes O1, IMa, Iz et P13 entre 130 et 150 ms (amplitude moyenne : 0.9 V). Dans la condition non - attention , un pattern similaire est observé entre 120 et 150 ms environ (amplitude moyenne sur Pz et POz : 1.36 V) et est significatif (p<0.05) de 120 à 135 ms. Les distributions spatio-temporelles de ces effets et l'absence de patterns similaires dans les réponses unimodales suggèrent que ces interactions pourraient être dues à un recrutement de neurones dans les aires visuelles postérieures, peu ou pas activés par les stimuli visuels unimodaux à ces latences.D’autres interactions sur les aires visuelles postérieures ont été observées autour de 175-200 ms (Figure 52). Ces interactions ont une topographie moins stable et/ou des amplitudes plus faibles que celles observées précédemment. Elles ne sont significatives que dans la condition attentionnelle chez les sujets à dominance visuelle (p<0.05 entre 185 et 200 ms ; amplitude moyenne à POz, O1, O2, T5 : 0.6 V). La distribution spatio-temporelle de ces interactions pourrait refléter une diminution de l’amplitude de l’onde N1 visuelle dans ce dernier groupe de sujets (les "fortes" amplitudes observées chez les sujets auditifs dans la condition non-attention ne sont que très marginalement significatives et sont instables).

Figure 52 . Interactions neuronales entre 175 et 200 ms sur les aires occipitales visuelles postérieures. Les distributions de potentiel et les cartes de Student (illustrant les zones où les interactions sont significatives au seuil de 5 %) sont données séparément chez les sujets auditifs et visuels et selon la condition expérimentale : attention vs non - attention