Conclusion : Intégrer pour atteindre efficacement un but

L'ensemble de nos travaux indiquent que le traitement perceptuel intermodal est fonction non seulement de critères exogènes tels que le contenu informationnel des objets ou des évènements à traiter, mais aussi de critères endogènes comme les capacités sensorielles du sujet ou son état attentionnel. Comme on l'a vu, l'organisation des réseaux d'interaction dépend également crucialement de la tâche à effectuer, donc de la nature des processus perceptuels engagés pour réaliser cette tâche.

Autrement dit, le cerveau utilise les différentes informations offertes par les sens à des degrés divers et de façon dynamique en fonction du but à atteindre et de "l'expertise sensorielle" particulière du sujet pour atteindre ce but. Ceci donne lieu à la mise en place de stratégies intégratives fines, dépendant fortement de l'individu, et dont l'objet est de faciliter efficacement les processus de traitement en opérant particulièrement au niveau des étapes d'analyse les plus cruciales pour réaliser la tâche et ceci au moindre coût énergétique. Ces processus intégratifs multiples complètent donc les traitements uni-sensoriels en améliorant la réactivité neuronale de façon extrêmement flexible. Nos travaux montrent que ces opérations intermodales doivent interférer sur nos perceptions et comportements quotidiens à des degrés sans aucun doute beaucoup plus importants que ce que l'on a généralement considéré jusqu'ici.