A.2.2.1 L’institution et le meurtre comme objet de recherche

Si, en suivant P. Aulagnier (1975), nous postulons que le «Je» émerge à partir de sa propre mise en représentation, cela suppose un processus auto-réflexif 29 , qui conduit le «Je» à produire un discours sur lui-même dans lequel il va se constituer comme sujet de l’énonciation. Cette réflexivité se trouve potentialisée ou interdite, selon les configurations intersubjectives, au sein desquelles le «Je» prend place, ainsi que la psychopathologie n’a de cesse de nous l’indiquer. Avec l’abord du champ groupal et institutionnel le «Je» se trouve face à une impossible réflexivité, l’institution se présentant comme «espace de dépossession radicale» (Kaës 1987, J.P. Pinel 1996), qui sur-sature les capacités élaboratives.

Face à cet «objet» les difficultés se conjoignent : difficulté à constituer l’institution comme «objet», et donc à penser l’institution comme «objet» ; difficulté à penser les corrélations de subjectivité (R. Kaës30) (leurs effets instituants, et les aliénations qu’elles supposent) ; difficulté à penser le négatif, notamment dans ses agirs meurtriers en ce qu’ils résonnent avec l’archaïque, et l’indifférencié en chacun.

Notes
29.

Dans ses travaux sur la symbolisationnotion symbolisation notion symbolisation notion symbolisation, René Roussillon insiste à son tour sur ces processus d’auto-représentation. Cf. notamment R. Roussillon (1999 a), Agonie, clivagenotion clivage notion clivage notion clivage et symbolisation - Paris, Puf, 245p.

30.

René Kaës (1985), Filiation et affiliationnotion affiliation notion affiliation notion affiliation. Quelques aspects de la réélaboration du roman familialnotion romanfamilial notion romanfamilial notion romanfamilial dans les familles adoptives, les groupes et les institutions. - Gruppo, 1, p. 23-46.