B.1.1 La position professionnelle et le «choix d’objet professionnel»

Dans les professions du «soin, de l’aide et de l’accompagnement», au travers des activités professionnelles et des identifications qui leur sont corrélées, les sujets donnent une forme extérieure à leurs «objets internes». Ils actualisent ainsi les relations qui les configurent comme «Je»52 relativement à ces mêmes objets internes la relation à ces objets étant tout à la fois constituante de la psyché, et constituée par la psyché, et ce, selon le double registre de ce qui s’est construit dans la relation aux premiers objets d’une part, et de ce qui est demeuré en jachère, de ce qui n’est pas advenu, d’autre part.

Les sujets (patients, usagers, ...) qui sont rencontrés dans le cadre d’une profession constituent les «objets externes» avec lesquels le «Je» se propose de composer. Ces rencontres présentent donc pour le «Je» un double statut : celui d’objets externes rencontrés au-dehors et celui d’objets internes externalisés.

Notes
52.

Nous empruntons le terme de «Je» au modèle métapsychologique de Piera Aulagnier pour désigner, ainsi que cet auteur le propose l’instance représentante : «le «Je», est une instance constituée par le discours» (Piera Aulagnier, in La violence de l’interprétationnotion interprétation notion interprétation notion interprétation, p 129) «Le «Je» est cette instance psychique capable de mettre en pensées sa relation à lui-même et au «Je» de l’autre» (Hélène Troisier (1998), Piera Aulagnier, Paris, Puf, p. 37).