B.1.1.3 Le «Je» et ses «objets professionnels» - hypothèses

‘«C’est par l’histoire de la relation à ses objets que le «Je» se construit la sienne propre.» (P. Aulagnier, 198467).’

Sous le couvert de la professionnalité les rencontres entre le «Je» et ses « objets professionnels» remplissent donc un certain nombre de fonctions psychiques pour le «Je». Nous les distribuons selon deux axes : l’axe « représentation – symbolisation - appropriation », et l’axe « méconnaissance – jouissance ». Ces axes constituent un déploiement de l’intrication que nous avons précédemment désigné comme «s’approprier - méconnaître», intrication génératrice de mouvements paradoxaux, «dialogiques68».

Nous déplions donc au travers de cette dénomination «d’axe» ce mouvement constitutif de (et constitué par) la conflictualité psychique ; ces mouvements étant «travaillés» par la dualité pulsionnelle. Les dynamiques que désignent ces axes ne se rencontrent donc jamais dans une forme «pure» ; la seule perspective dès lors possible est que l’on se trouve au sein d’une configuration spécifique, sous le primat de l’une ou de l’autre des axes, en parfaite analogie avec ce qu’il en est des pulsions et de leur intrication.

Notes
67.

Piera Aulagnier (1984), L’apprenti historien et le maître sorcier - Paris, Puf, p. 196.

68.

Selon Edgar Morin (1990) «le principe dialogique permet de maintenir la dualité au sein de l’unité. Il associe deux termes, à la fois complémentaires et antagonistes». (op. cit., p. 99). Ce terme de «dialogique représente une heureuse alternative à celui de «dialectique» (Hegel), qui induit trop directement une référence à la notion de dépassement.