B.1.2.2.5 Le processus identifiant - J. Guillaumin

Lorsque Jean Guillaumin postule un devenir des identifications qui n’a de cesse de se développer tout au long de la vie, l’identification est une nouvelle fois posée comme indissociable de l’économie pulsionnelle, et celle-ci posée à son tour comme en perpétuel remaniement, - ou selon des approches complémentaires comme devant se confronter à des remaniements au fil des crises (R. Kaës, J. Guillaumin, J. Barus-Michel, F. Giust-Desprairies, et L. Ridel96) : que celles-ci soient prévisibles (crise pubertaire, crise dite du «milieu de la vie» [E. Jaques], crise de la sénescence, ...), ou qu’elles échoient au sujet selon les aléas de son existence et de ceux des ses «objets».

‘«Le processus identifiant profond (...) ne s’arrête jamais vraiment. (...) Il est de la «nature» du processus d’intériorisation identifiante et d’organisation des identifications d’être inachevé, inachevable même.» (J. Guillaumin 198897).’
Notes
96.

Autour de cette notion de crise une approche analogue est développée par Jacqueline Barus-Michel, Florence Giust-Desprairies, et Luc Ridel ([1996] Crises - Paris, Desclée de Brouwer). «La crise comme déliaison constitue une remise en cause radicale favorable à l’émergence de nouveaux contenus identitaires c’est à dire de contenus imprévisibles et inconnus. (...) Entre replie et dégagement, l’identité focalisée peut se reprendre sur le mode d’un renforcement d’une intériorité crispée ou comme opportunité par une recomposition vers un élargissement de l’être.» (p. 305).

97.

Jean Guillaumin (1988), Le devenir des identifications et des objets internes au cours de la vie - in Études Psychothérapiques n° 71 / 19° année, n° 1, Toulouse, Privat,, p. 10.