B.3.3.2.1 Les enseignants initiateurs

C’est à partir de la prise en compte de ce contexte, que nous proposons de considérer les places d’enseignants de ces formations professionnalisantes. Ici le formateur est plus qu’un formateur ; il s’assimile au maiëuticien, à l’initiateur ...

Les différents «savoirs» qui vont être développés au cours de ces formations vont venir questionner la structuration de la psyché des postulants, dans le nouage entre les situations rencontrées et les énigmes fondatrices du «Je» (la différence Vie-Mort, la différence des sexes et celle des générations134), et solliciter l’ensemble de l’organisation pulsionnelle. Tout enseignant se trouve en place de révéler un savoir portant sur ces frontières où errent le sujet et son désir, potentialisant les collusions traumatiques. Les postulants sont alors sollicités, confrontés dans leurs identifications et interrogés dans leurs postures subjectives. Chaque matière d’enseignement va apposer du «savoir savant» sur le mystère de l’alchimie du corps, laissant en jachère l’énigme du sujet et de sa corrélation à la psyché. Ce «savoir» ne peut ainsi que demeurer dans une extériorité paradoxale : pour le sujet, tout savoir sur le corps parle «aussi» de son corps ; il faut pourtant que «l’objet» acquière ce statut d’extériorité nécessaire à l’exercice ultérieur de l’activité. Une objectivation est ainsi portée sur cet intime -inconnu ; sur cela même qui sert de socle à l’éprouvé et d’habitacle au «Je». Le discours savant du soin convoque l’opératoire et mets hors-jeu la représentation - reste au sujet à s’en débrouiller.

Notes
134.

Denis Vasse (1983), Le poids du Réel, la souffrance - Paris, Seuil.