B.3.3.3.1 Le «vrai» de la biologie, confondu avec la «vérité» de l’identification

Nous proposons l’idée que les choix de ces métiers agissent pour les postulants comme une possibilité d’accès à un «réel» supposé. Dans le soin il s’agit du réel de la vie du corps ; d’un corps qui dirait enfin le «vrai» ; d’un corps que l’on pourrait faire parler en ce lieu biologique insu du sujet, où toutefois il se profile et témoigne de sa présence au travers de ses altérations somatiques. Il s’agirait ainsi de trouver réponse - dans le registre du biologique - aux énigmes d’enfances restées en souffrance de sens ; soit de perpétuer l’ignorance et le non-sens de paroles non advenues, et dont les réponses seraient à entendre dans le bruyant silence des symptômes et des souffrances corporelles.

Nous émettons l’idée que les soignants qui participent de ces choix professionnels requièrent des réponses à des questions qui n’ont pas réussi à se formuler en leur temps, à des confusions qui n’ont pas réussi à se différencier, et n’ont pu donner lieu à des identifications suffisamment apaisées. L’actualisation incessante d’éprouvés émotionnels intenses peut alors (momentanément) «donner le change» à ces mêmes configurations psychiquement souffrantes - le milieu du soin, côté éprouvé émotionnel, se retrouvant aux «premières loges» -. Dans l’exemple cité, au travers de la multiplicité de liens qui courent entre féminin, maternel et blessures entrevues, s’esquisse le «roc de la castration », son abrasion infinie et se dessinent les contrées où chaque sujet engage ses pas au risque de l’errance.