B.3.4 «La livre de chair»

«Petit à petit, chacun prend le corps de son métier» (Malcolm de Chazal144)

La «livre de chair», c’est donc là le prix à payer pour se retrouver comme professionnel dans une de ces professions, au plus près de l’intensité de la vie, en ses contrées les plus archaïques, en ses tensions les plus dramatiques. L’accent a été mis au fil de ces pages sur ces moments particuliers où est en train de se jouer l’arrimage d’un sujet à une profession et au groupe professionnel qui l’incarne.

Dans ces professions l’intrication pulsionnelle se réalise en «double contrainte» et «double entrave». C’est ainsi le «tricotage» des antagonistes (sadisme-réparation), le «soudage» de leurs conflictualités, en un point de sidération qui constitue le «forçage », indispensable à la stabilisation des identifications professionnelles.

Ces moments initiaux, comme tout commencement, permettent d’entrevoir la mise en place de la trame dont procède l’histoire de l’institution ; trame où chaque sujet prend place et à la perpétuation de laquelle il vient contribuer.

Notes
144.

Malcolm de Chazal (1937-1947), Pensées.