B.4.2.4.1 Potentialités traumatiques et processus d’affiliation

En lien avec la position professionnelle, soulignons que non seulement les «objets» rencontrés dans ce cadre et les agirs requis par l’exercice professionnel sont sources de d’excitations constantes et sources potentielles de traumatismes, mais à ces dimensions il faut rajouter le fait que l’insertion dans un groupe produit elle aussi une actualisation traumatique.

‘«Une théorie du trauma est un des points d’appui de mes constructions théoriques sur le groupe. Le groupe est l’occasion de la rencontre pulsionnelle et intempestive avec plus-d’un-autre, rencontre potentiellement dangereuse en raison de la multiplicité des excitations que le moi des membres d’un groupe doit traiter et transformer : sa capacité de lier des représentations et des affects est une mise à l’épreuve de la qualité de sa vie fantasmatique.» (R. Kaës 1996205).’

Les doubles liens sont inhérents à l’ensemble de ces professions, et induisent nombre d’effets de paralysies de la pensée. Nous allons voir dans notre chapitre intitulé «Fréquenter des «figures sidérantes et faire bord à la jouissance», au travers de l’exposé de deux situations de cliniques institutionnelles, comment le maintien ou (plus souvent) la reconquête de la pensée devient un enjeu essentiel du travail dans les institutions du soin et du travail social.

Notes
205.

René Kaës (1996 c), Le groupe et le travail du préconscient dans un monde en crise - in Revue de Psychothérapie Psychanalytique de groupe n° 26, Éditions Érès, p. 48. Le passage en italique est souligné par nous.