Nous allons examiner à présent comment transgressions, traumatismes et «première fois » se conjuguent pour un sujet, et comment celui-ci s’y configure en retour. Nous considérerons successivement la narration par un écrivain d’un événement traumatique qui va prendre valeur de carrefour identitaire, - il s’agit de «L’événement» d’Annie Ernaux -, puis un court texte de Freud de 1936, «Le trouble du souvenir sur l’Acropole», dans lequel il est aussi question de première fois et de revendication d’un statut héroïque.
Chemin faisant cela nous amènera à différencier deux configurations du lien entre transgression et pensée :
La transgression contre la pensée : il s’agit de cette configuration où la transgression perpétue le collage incestuel en une tentative d’appropriation par le «Je» d’un espace en propre. Cette appropriation se réalise au prix du renoncement à la pensée. Le texte d’Annie Ernaux permet une explicitation de ce mouvement.
Et la pensée comme transgression : on se trouve alors dans une configuration où la transgression participe d’une appropriation subjectivante, et d’une (re)mise en route de la pensée. La courte narration freudienne de 1936, illustre au mieux ce mouvement.
Annie Ernaux (2000), L’événement - Paris, Gallimard, p. 112.
Piera Aulagnier (1975), La violence de l’interprétationnotion interprétation notion interprétation notion interprétation notion interprétation notion interprétation notion interprétation notion interprétation notion interprétation -Paris, Puf, p. 199.