Les processus psychiques qui se déroulent au sein des espaces d’A. de P. ne sauraient différer radicalement de ceux qui caractérisent tout processus transférentiel, là où le «patient» tente de rejouer ses modalités relationnelles souffrantes (celles qu’il reproduit, ou celles dont il reproduit l’absence), en «usant» du thérapeute. Au travers des «corrélations de subjectivités» le groupe des professionnels propose à l’intervenant (en A. de P.) de se retrouver lié aux scenarii fantasmatiques de façon analogue à celle dont eux-mêmes se sont trouvés «saisis» dans la rencontre avec les personnes avec lesquelles ils ont eu à composer. Le groupe s’efforce alors d’entraîner l’intervenant dans une indulgente complaisance.
La tâche de l’intervenant va dès lors consister à résister à cette double entrave (G. Bateson, P.C. Racamier). Certes du plaisir doit être mis en partage, mais cela suppose de refuser la complaisance et la fascination, et/ou la répulsion (qui en est une autre modalité), face à l’éclat des symptômes exhibés par les personnes accueillies. Dans la reconduction de son «trouble » dans l’espace d’A. de P., le groupe tente d’entraîner l’intervenant dans la confusion, et de barrer toutes voies d’accès au travail de déboîtement et de subjectivation. À cet endroit, les tentations sont nombreuses qui guettent l’intervenant et lui font éprouver des sentiments qui se spécifient en leurs caractères excessifs entre «phallicisation triomphante, et fécalisation misérable» (C. Henri-Ménassé 2002295).
Catherine Henri-Ménassé souligne l’oscillation constante que les groupes d’A. de P. font éprouver aux intervenants et en dessine les pôles et la violence des renversements : entre «phallicisation triomphante, et fécalisation misérable».
«L’intervenant est confronté au risque redoutable du retour phantasmatique de la position de «moi tout seul». Position de toute puissance narcissique, prise dans la brillance phallique à laquelle serait accrochée la survie, qui a comme corollaire le renvoi à une radicale impuissance et au sentiment de n’être rien, déchet ou cadavre, relevant du registre de l’excrémentiel, de l’ab-ject. L’oscillation s’entend dès lors comme une tentative d’aménager le clivagenotion clivage notion clivage notion clivage notion clivage notion clivage notion clivage notion clivage notion clivage des représentations attaquant le Je. Tentative qui dès lors qu’elle opère, actualise des affects pris dans le double registre d’une phallicisation triomphante, et d’une fécalisation misérable.» (C. Henri-Ménassé 2002, op. cit., p. 104).