B.7.2.2 Persée et la Gorgone

Le mythe de Persée et son combat avec Méduse métaphorise au mieux le travail qui est à l’oeuvre dans de tels espaces, là où les groupes professionnels affrontent les figures pétrifiantes de l’archaïque.

L’épreuve que Persée se doit de traverser, consiste à vaincre en combat singulier le monstre fascinant, sans être sidéré par le regard de la Gorgone. Le mythe302 nous conte que pour traverser cette épreuve Persée va bénéficier de l’aide d’Athéna et d’Hermès. De la Déesse guerrière qui est aussi déesse de la raison et de la sagesse, il recevra le bouclier, d’Hermès, messager de Zeus l’aide nécessaire pour se procurer chez les nymphes du Nord, au pays des Hyperboréens, le casque qui rend invisible, la besace magique qui recueillera la tête de Méduse, et les sandales ailées qui lui permettront d’attaquer les créatures marines. Hermès lui remettra aussi l’épée capable de sectionner les écailles dont se pare le corps du monstre.

Lors du combat, ce sera Athéna elle-même qui guidera le bras de Persée au moment de la décapitation de Méduse ; Persée dans sa vaillance guerrière ne regardant de l’objet, que le reflet dans le bouclier poli.

C’est ainsi la cohérence et le chatoiement d’une interprétation, qui permet d’affronter une part de la configuration monstrueuse - rappelons que les Gorgones sont trois. Les deux soeurs de Méduse sont, elles, immortelles. La capacité du bouclier à réfléchir (dans la polysémie) et donc à réduire la profondeur de l’image303 est donc première. C’est elle qui va servir à dévier en sa surface polie le regard sidérant au cours de la rencontre. La confrontation avec ces figures monstrueuses, avec l’archaïque et son pouvoir de fascination, suppose de s’extraire d’une position de face à face insoutenable. Face au monstrueux, il y faut donc générer des biais, faire ricocher la charge sidérante. Il en faut un autre en place de faire don d’un miroir capable de diffracter l’image, d’outiller les guerriers et de guider leurs bras, permettant ainsi une sortie du danger mortel de la sidération.

Notes
302.

Le mythenotion mythe notion mythe notion mythe notion mythe notion mythe notion mythe notion mythe notion mythe est ici repris en condensé à partir des mises en récit d’Edith Hamilton (1940), La mythologie - Paris, Marabout (1978), et de Robert Graves (1958), Les mythes grecs - Paris, Fayard (1967).

303.

Francis Pasche a également proposé l’utilisation du mythenotion mythe notion mythe notion mythe notion mythe notion mythe notion mythe notion mythe notion mythe de Persée et de Méduse comme métaphore du travail subjectif qui incombe à l’analyste face aux figures de l’archaïquenotion archaïque notion archaïque notion archaïque notion archaïque notion archaïque notion archaïque notion archaïque notion archaïque . Il a notamment souligné cet élément de la réduction de la profondeur du réel par la théorie et l’activité théorisante. Dans la clinique groupale, cette métaphore nous est apparue comme des plus pertinente, (outre les différentes dimensions indiquées), dans la distribution des places et la pluralité des figures auxquelles la configuration groupale donne accès. F. Pasche (1983), Aspects de la mère archaïque dans la mythologie - in Le sens de la psychanalyse, Paris, Puf, 1988.