B.8 Conclusion
Ière Partie

Rappelons succinctement ce qui a été notre cheminement au cours de cette première partie depuis nos hypothèses initiales :

Pour accomplir leur tâche primaire (soigner, aider, accompagner ...), les institutions du soin et du travail social doivent sans cesse composer avec les effets de déliaisons mortifères dont elles sont le lieu. Les postures professionnelles, ne se soutiennent que d’un travail de «forçage » permanent, sous la forme d’une obligation constante à déconfusionner les professionnels d’avec leurs «objets» (travail de liaison et de transformation dans et par la pensée : mise en représentation et mise en sens).

La structuration psychique de ces institutions suppose un investissement du pôle hiérarchique. Cette instance est «appelée» dans sa fonction de méta-organisateur oedipien, en tant que symbole et garant d’une différence toujours menacée de dédifférenciation autrement dit la structuration psychique des institutions suppose que le groupe des professionnels consente à ce qu’il y ait «du père», de la génération et de l’histoire (travail d’historisation).

Cette «Ière Partie» de l’écriture a donc mis en travail la première partie de ces hypothèses. Nous avons visé à mettre à jour l’ensemble des dynamiques relatives à la constitution des identifications professionnelles (dans les métiers du soin et du travail social) et à leur fonctionnement : Chapitre B.1‘. «Les identifications professionnelles dans les métiers du soin et du travail social»’. Nous nous sommes ensuite intéressés au statut psychique des identifications professionnelles pour le «Je» et son économie psychique. La situation d’un couple de collègues-partenaires (Laure et Adrien), nous a permis de réaliser cette exploration : Chapitre B.2. «Les défenses «externes» contre un danger «interne» une illustration». Nous sommes alors allés observer les assignations institutionnelles et le tricotage pulsionnel nécessaire à la mise en place des pactes groupaux et à l’inclusion dans les institutions : Chapitre B.3. «Assignations institutionnelles et forçages identificatoires». Ce repérage des modalités de liaison au groupe étant réalisé, nous avons exploré les incidences du registre du «traumatique», pour le «Je» et son économie psychique : Chapitre B.4. «Transgression, traumatisme et leurs configurations dans l’économie psychique du «Je» ». Nous avons alors tenté de regarder plus avant les identifications dans leur lien au traumatisme et aux identifications héroïques, au travers d’une illustration issue de la littérature (A. Ernaux), et d’un court récit freudien : Chapitre B.5. «Du traumatisme à la position héroïque Annie Ernaux : «L’évènement» ; Freud : «Le trouble du souvenir». Nous avons alors développé le concept de «jouissance», concept qui s’est révélé comme central dans notre éclairage et notre compréhension : Chapitre B.6. «La jouissance et l’aliénation ». Dans un dernier chapitre nous sommes allés au plus près d’une situation de clinique groupale institutionnelle pour suivre le travail psychique que ces configurations requièrent et ordonnent : Chapitre B.7. « Fréquenter des «figures sidérantes», et faire «bord» à la jouissance».