B.8.2 Renversement de la synchronie dans la diachronie

La mise à jour de la centralité du traumatique et de la jouissance permet de poursuivre la compréhension des agirs de violences mortifères et meurtrières dont ces institutions sont le théâtre, la mise en panne, le refus de la pensée dont elles sont le lieu, de même que le travail de renoncement requis. Ce qui dans la structuration synchronique des groupes institutionnels demeure refusé, dénié, et ce qui de la violence de la tâche et des liens groupaux demeure en position d’impensé (configuré en dépôts dans le cadre et dans le lien), tout ceci va faire retour lors des déliaisons qui émaillent l’histoire institutionnelle. Les passages généalogiques comptent au nombre des déliaisons les plus conséquentes.

Lors des évènements qui ébranlent les organisations institutionnelles, ce que la synchronie a noué, se trouve démutisé ; ce qui se trouvait réduit au silence sous le sceau de la violence destructrice et mortifère ne manque pas de faire retour. À l’identique avec ce qu’il en est pour le «Je», chaque crise est l’opportunité de remettre en jeu des éléments configurés en étayage dans le lien. Elle constitue une tentative de différencier, de symboliser ce qui est demeuré en collage. Elle est l’occasion de convoquer « du - père», de faire appel au méta-organisateur oedipien. Depuis cet ancrage, il est alors possible de gagner de la subjectivité sur l’archaïque, de façonner de la culture en lieu et place de la «primitivité» et la barbarie.

Dans notre IIème Partie nous allons considérer les configurations institutionnelles, les avatars dont la généalogie est le lieu, et leurs incidences sur l’historisation et sur la pensée.