C.1.1.3 L’intrication pulsionnelle préside aux configurations institutionnelles

De la fréquentation de la «mésinscription» il résulte que les professionnels de ce champ se trouvent aux prises avec des objets excitants, confusionnants et destructeurs. Au-delà du seul travail de masquage requis des institutions du soin et du travail social, la tâche consiste pour les professionnels qui les composent, en un «travail psychique», qui consiste à maintenir et/ou à produire de l’intrication pulsionnelle, de manière à ce que la violence et la jouissance mortifère ne puissent agir leurs pouvoirs destructeurs.

Rappelons que si le travail de liaison est le propre du travail requis du sujet relativement à la pulsion, il est aussi celui «‘imposé à la psyché sous l’effet d’une série de corrélations de subjectivité ’ », selon les termes de R. Kaës (1999).

‘«La pulsion comme travail se définissait (dans les Trois essais) par les opérations de liaison ou de transformation exigées de la psyché pour réaliser son but de satisfaction ou de suppression de l’état de tension.’ ‘De la même manière, des exigences de travail psychique (...) sont imposées à la psyché sous l’effet d’une série de corrélations de subjectivité. Ces exigences affectent la pulsionnalité, les processus de formation de l’Inconscient, les principes et les modalités de l’identification et de l’interprétation.» (R. Kaës,1999339).’

Ainsi de la psyché individuelle à la psyché groupale institutionnelle, une même exigence est requise : différencier, lier, métaboliser, transformer, symboliser.

Notes
339.

René Kaës (1999 a), Quelques reformulations métapsychologiques à partir de la pratique psychanalytique en situation de groupe - in Revue Française de Psychanalyse 3 Tome LXIII, Groupes, p. 756.