C.1.2.2 La place et la «réponse de l’objet», et leurs incidences pour les institutions

Nous allons à présent nous attacher au premier de ces aspects : la place et la réponse de «l’objet». Dans leurs incidences sur l’organisation de l’appareillage psychique institutionnel et sur les processus psychiques qui en découlent, elles s’imposent d’entrée de jeu comme une donnée centrale.

Dans son travail sur la «déliaison pathologique» J.P. Pinel (1996) repère trois «attracteurs»(R.Thom) qu’il place sous le sceau de la «négativité».

‘«Trois attracteurs me paraissent plus particulièrement impliqués dans les épisodes de déliaisons pathologiques des liens institutionnels. Ces attracteurs ont la propriété commune de relever de la négativité et d’engendrer ou de favoriser une catastrophe de la pensée, c’est-à-dire de produire de la désymbolisation. (...) Ces trois attracteurs de désymbolisation relèvent de l’économie des patients accueillis, de la négativité propre aux modalités du groupement et enfin du négatif radical (Kaës 1989) scellé dans les origines de l’institution.»(J.P. Pinel 1996352).’

En tête de ces «attracteurs de désymbolisation», cet auteur place celui qui relève de «l’économie des patients accueillis». En accord avec cet ordonnancement spécifions d’ores et déjà que cette «économie» psychique «des patients accueillis» participe de la destruction du processus d’historisation au travers de la dédifférenciation qui a cours sous l’égide du traumatisme, entre la scène du fantasme et la scène de la réalité. Cette confusion entraîne une faillite des processus identificatoires et identitaires. L’histoire n’est alors plus à même de se déployer.

Pour explorer cet aspect un détour nous est nécessaire, du côté de la configuration psychique qui spécifie ces institutions, notamment de la place et du statut du fantasme, et la question de l’organisateur (concept qui s’est révélé central pour penser l’organisation des ensembles inter et trans-subjectifs, R. Kaës, D. Anzieu, ...).

Notes
352.

Jean Pierre Pinel (1996), La déliaison pathologique des liens institutionnels - in R. Kaës et alii : Souffrance et psychopathologie des liens institutionnels, Paris, Dunod, p. 64.