C.2.3.2 L’investissement du garant institutionnel

Revenons sur quelques-unes de nos assertions pour les déplier.

Les garants de l’institution ne sont pas eux-mêmes «garants de la différence» mais en leurs fonctions, garants qu’«il y a une différence 406  ». On voit dès lors comment ces places jouent d’essentiel dans l’équilibre dynamique institutionnel, si les personnes qui les occupent parviennent pour eux-mêmes et pour le groupe à maintenir un tel écart ; et a contrario comment l’emprise à laquelle elles peuvent donner lieu, constituent comme potentialités pathogènes du fonctionnement de ces mêmes institutions.

À se tenir hors de la dérive de l’emprise ces places peuvent autoriser un jeu d’investissements mutuels suffisamment libres, suffisamment souples -« ‘Le pouvoir ne peut exister sans consentement’ .» (E. Enriquez 1991407) - entre les professionnels, entre ceux-ci et les «usagers», et entre les professionnels et la structure ; ceci dans la mesure où les jeux de la différence trouvent place entre les professionnels et leur propre direction, et s’y trouvent garantis. Le climat de confiance et les reconnaissances mutuelles caractérisent alors une telle organisation psychique.

Notes
406.

Par commodité, nous avons dans l’écriture utilisé l’expression : «garant de la différence», et en conserverons l’usage dans la suite du texte.

407.

Eugène Enriquez (1991), op. cit., p. 66.